
Dans la majorité des pays du monde, dont à Madagascar, les textes reconnaissent l’égalité salariale : un travail de valeur égale, équivaut à des rémunérations égales, indépendamment du genre de celle ou de celui qui l’accomplit. Dans la pratique, les réalités sont tout autres : les femmes perçoivent environ 20% de moins que les hommes pour un travail de valeur égale et des qualifications égales.
L’écart salarial entre les femmes et les hommes est une réalité persistante, illustrant une inégalité fortement enracinée dans les sociétés, mais à des degrés différents selon les pays. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime à environ 20% l’écart salarial entre les femmes et les hommes. Dans certains pays, cet écart se creuse, pouvant dépasser les 30%. A l’inégalité des rémunérations s’ajoute la situation des mères de famille, désavantagées par leur statut de mère, devenant un handicap pour l’évolution dans le plan de carrière.
Madagascar ne fait pas exception. Les femmes salariées perçoivent des salaires bien inférieurs aux hommes, notamment lorsqu’il s’agit de jeunes mères avec des enfants en bas âge. Une pénalisation mettant un frein à l’évolution de carrière chez les femmes, lesquelles sont déjà confrontées, parfois, à des pratiques discriminatoires liées au genre, au moment du recrutement. Par ailleurs, l’explosion du secteur informel, où les femmes sont présentes en masse, ne favorise par la progression vers l’égalité des rémunérations. Dans l’informel où les avantages sociaux sont inexistants, elles sont également contraintes de subir des conditions de travail peu décentes, voire dangereuses. Dans leurs foyers, les femmes ont également un surplus de travail. En effet, dans la majorité des cas, les femmes effectuent une grande partie, voire la totalité des tâches ménagères, incluant celles relatives aux enfants, en plus de leurs activités professionnelles.
La persistance de l’écart salarial est entretenue par des situations d’inégalité déjà observée dès l’intégration du marché du travail. Par la suite, l’accès plus réduit des femmes aux postes à haute responsabilité et aux sphères des décideurs, ne favorise pas le changement dans les pratiques afin de rééquilibrer la balance et parvenir à une égalité des rémunérations.
Les politiques d’autonomisation des femmes et des filles constituent une issue au problème d’inégalité, dont celle liée aux rémunérations. Elles incluent une série de mesures donnant aux femmes et aux filles la possibilité d’avoir un meilleur accès aux ressources, aux terres, aux formations, leur permettant d’accéder au plein emploi, au même titre que les hommes, et de réaliser ainsi leur potentiel.
Hanitra R.





