« Misandratra ». En français « qui s’élève ». C’est le nom de baptême de la 26éme promotion de l’Institut Supérieur de la Communication, des Affaires et du Management, dont 287 étudiants ont reçu leurs diplômes, hier lors d’une cérémonie qui s’est déroulée aux Colonnades Iavoloha.
Un nom de baptême qui sied bien à la personnalité de Salim Ismaïl, l’invité d’honneur de la sortie de promotion d’hier. Le PDG de la SOCOTA fait en effet partie de ces hommes d’affaire qui se sont élevés d’une manière spectaculaire dans leur métier, pour devenir des exemples de réussite dans le secteur industriel malgache.
Parcours atypique. « Zanatany », intégré dans la société malgache depuis des générations, Salim Ismail a retracé hier, dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion, le parcours de son regretté père, Mamad Ismaîl, le fondateur de Socota. Un parcours atypique d’un homme issu d’une famille très modeste qui avait quitté son pays natal et sa famille à l’âge de 13 ans, pour tenter sa chance d’abord en Afrique de l’Est, puis à Madagascar. Un homme qui avait commencé par un métier de simple commis dans une maison de commerce, et qui avait travaillé, d’arrache-pied pour mériter la confiance de son employeur qui reconnaitra sa valeur et son potentiel et l’aidera plus tard à s’installer à son compte. La suite, l’histoire enseigne qu’après avoir séjourné au Japon à l’âge de 26 ans, pour y forger ses convictions, son éthique professionnel et sa vision de l’entreprise, Mamad Ismaïl fonda le groupe Socota, pour en faire un fleuron de l’industrie malgache. Mais qui avait été nationalisé à l’époque du livre rouge.
Take your luck. En parlant de ce parcours à succès de son père, Salim Ismaïl voulait passer aux jeunes diplômés de l’ISCAM et à la jeunesse malgache en général un message de dépassement de soi. En rappelant la phrase culte de son regretté père qui disait souvent « take your luck very seriously » (Prenez votre chance très aux sérieux) Salim Ismaïl a parlé de l’importance de l’attitude entrepreneuriale qui consiste à faire face aux multiples défis et obstacles et à saisir toutes les opportunités qui se présentent. A être pragmatique et avoir une soif de connaissances pour maîtriser son métier. En tout cas, après la disparition de son père, Salim Ismaïl a repris le flambeau du groupe Socota, devenu aujourd’hui, l’un des plus grands complexes industriels de toute l’Afrique subsaharienne.
Terre d’opportunités. A travers cette réussite de père en fils, Salim Ismaïl a, en tout cas voulu faire passer un certain nombre de messages aux jeunes. A commencer par l’existence d’opportunités à saisir. « Ce que j’aimerais que nos jeunes retiennent de son histoire, c’est tout d’abord que notre pays est une formidable terre d’opportunités qui ne demandent qu’à être saisis. Nous avons une chance inouïe, we must take our luck very seriously. Ce que j’aimerais aussi qu’ils retiennent, c’est que la vie est loin d’être un fleuve tranquille, et que dans les moments difficiles, c’est la force de caractère et de résilience qui permettent de surmonter l’adversité. Contrairement à ce que l’on pense, ce ne sont pas des vertus innées, mais elles se cultivent. Il en est de même de l’esprit de décision et de l’indispensable capacité à analyser et résoudre sans attendre les problèmes auxquels on est confronté » Un message digne d’un grand manager et probablement bien reçu par les futurs managers issus de l’ISCAM, un institut supérieur qui se distingue, par ailleurs par la présence en son sein d’étudiants issus d’autres nationalités.
Diversité. C’est justement ce message de la diversité que Salim Ismaïl a voulu également faire passer à la jeunesse. « Je voudrais que nos jeunes retiennent de cette histoire, un sujet qui me tient particulièrement à cœur : il s’agit de notre diversité humaine qui constitue une véritable richesse, et non pas une menace comme certains peuvent le penser. Partout dans le monde, l’intégration de la diversité s’est révélée comme une source de créativité, d’innovation et d’initiatives entrepreneuriales génératrices de progrès dans tous les domaines. Cette diversité, Salim Ismaïl l’utilise d’ailleurs dans le management du groupe Socota où l’instance dirigeante est composée de cadres multinationaux, dont des Malgaches. Ce sujet de la diversité était également l’occasion pour Salim Ismaïl de faire état de cette injustice de ne pas accorder aux « Zanatany » qui le méritent le droit à la nationalité de leur pays de naissance. Un pays qu’ils ont servi d’une manière considérable. Une injustice qui mérite d’être réparée.
Recueillis par R.Edmond.
