
Les Antambahoaka se soumettent à ce rite depuis des temps immémoriaux et quelque soit le lieu où ils se trouvent à Madagascar ou dans le monde, ils reviennent à Mananjary où se déroulent les cérémonies du Sambatra, tous les sept ans. Ce sera le cas cette année.
Ce que les profanes retiennent surtout du Sambatra, c’est la grande cérémonie de circoncision collective à laquelle sont soumis les enfants Antambahoaka. Néanmoins, dans la pratique, des aménagements sont faits car certains ne peuvent attendre le Sambatra qui se déroule tous les sept ans et sont opérés par des praticiens modernes. Ces derniers sont accueillis comme les autres et observent un certain rituel sans être pris en charge par les gardiens des rites. Le Sambatra comprend toute une série de manifestations dont la portée religieuse et sacrée est incontestable. Le programme de ce Sambatra 2014 court sur un mois du premier vendredi du mois d’octobre au samedi 1er novembre. Nous allons en présenter les principaux points.
Les rites sont initiés par l’Ampanjaka et ils se déroulent dans le « tranobe ». A Mananjary, il en existe six.
Le vendredi 3 octobre. La cérémonie du bain peut commencer. Elle se fait sous la pierre sacrée « Valamena » avec une eau pure. La bénédiction de Zanahary est demandée (« Bénédiction de l’eau pure »). La population se lave le visage avec cette eau pure bénie. Le chef des parents d’enfants à circoncire prend en main l’administration du « tranobe ». Les femmes chantent et dansent tous les matins et les après-midi autour du « tranobe » pendant trois semaines sauf le jeudi.
Le jeudi 12 octobre. Des milliers de gens se déplacent d’un quartier à un autre en chantant et en dansant. C’est un spectacle grandiose.
Le lundi 27 octobre. Les femmes vont chercher des joncs et les font sécher tandis que les hommes sont en quête de « Ramavona », sorte d’olivier. Ils ne vont pas en rester là car ils ramènent aussi du « fatakandahy » et de la canne à sucre. Les femmes rangent les joncs qui ont été séchés au soleil.
Le mercredi 28 juin. Les femmes tressent les joncs et en font des chapeaux et des nattes. Une danse avec les chapeaux et les nattes des enfants à circoncire a lieu. Les hommes simulent des combats. Ces derniers accompagnés de leurs parents sont introduits dans le « tranobe ». C’est dans l’après-midi qu’a lieu finalement la circoncision.
Le samedi 1er novembre. Les jeunes et les « mpagnampy soa » réclament à travers le village des marques de reconnaissance.
Patrice RABE