
La ville de Sambava est réputée pour la production de vanille et bien d’autres produits de rente. Cependant, elle se développe depuis ces dernières années de manière anarchique, pour ne citer que l’envahissement de Bajaj.
A titre d’illustration, cette petite ville est submergée par des milliers de Bajaj ou « Tuk-Tuk ». Il a été révélé par l’Agence de Transport Terrestre (suite à une descente effectuée sur place il y a deux mois de cela) que plus de la moitié des conducteurs de ces engins tricycles ne disposent pas de licence d’exploitation. Ils n’ont pas non plus de notion de code de la route, faute de permis de conduire. Cela provoque des embouteillages monstres dans la ville. De nombreux conducteurs de Bajaj bloquent la route toute entière quand il y a un petit obstacle alors que la route n’est qu’à double voie. D’autres font une manœuvre en pleine circulation. Petit à petit, cet envahissement de Bajaj à Sambava entraînera une disparition des taxis et des bus en ville si l’Etat ne prend pas de mesure drastique. Ce n’est pas tout ! Ils travaillent en dehors de leur zone d’exploitation, soit dans la zone suburbaine, et ce, au détriment des autres transporteurs légaux.
Retour à l’anarchie. De source auprès de l’Agence de Transport Terrestre, des mesures ont été annoncées suite à une réunion avec la Préfecture à Sambava, il y a deux mois. Il s’agit de la suspension de toute délivrance de licence d’exploitation de Bajaj et de l’apposition du numéro de licence sur la carrosserie de ce moyen de locomotion sous forme d’autocollant afin d’identifier les Bajaj formels. Rappelons qu’au moment de l’intervention de l’Agence de Transport Terrestre en collaboration avec les éléments des forces de l’ordre locales, tous les conducteurs de Bajaj informels se sont enfuis. Et depuis, c’est le retour à l’anarchie totale que nous avons remarqué lors de notre investigation sur place. Apparemment, aucune mesure n’a été encore prise par les autorités locales. Et le problème d’embouteillage est loin d’être résolu. On a également appris que des particuliers, des hautes personnalités et même des autorités ou des éléments des forces de l’ordre disposent d’un parc de Bajaj et emploient des jeunes pour les conduire, selon les témoignages locaux. Un particulier possède entre autres, jusqu’à 200 Bajaj. Les autres transporteurs réclament une limitation du nombre de Bajaj en circulation pour éviter la perte de leurs activités, tout en prenant l’exemple de la ville de Mahajanga.
Forte dégradation de route. En outre, les embouteillages persistent en raison de la prolifération des commerçants informels, à part cet envahissement de Bajaj dans la ville de Sambava. Le long de la rue, en plein centre ville, est également envahi par ces marchands informels car il n’y a plus d’endroit réservé au marché. Ils vendent notamment des légumes, du charbon, des meubles et des friperies. Certains marchands font également des étals à deux rangées du côté du trottoir destiné pour les piétons. Mais aucune réaction de la part des autorités locales. A part cela, la forte dégradation de la route notamment le tronçon reliant Ambodisatrana et Sambava centre, faute d’entretien, ne fait qu’aggraver les embouteillages. Pourtant, il s’agit d’une Route Nationale No 5A ou RN5A. La population locale interpelle ainsi le ministère des Travaux Publics et la commune de Sambava de prendre chacun leur responsabilité face à cette situation. Par ailleurs, des remblayages sauvages et illicites sont observés dans la ville. « On fait appel au pouvoir car il y a des gens qui utilisent son nom pour le salir en faisant un tel acte d’anti-développement. La gestion de la ville mérite d’avoir un nouveau maire qui a une vision de développement. Il faut entre temps réinstaurer la discipline. En effet, la ville de Sambava ne répond plus aux normes de l’urbanisme », selon les témoins locaux.
Navalona R.