La barbarie totale. C’est le sentiment ressenti dans la ville de Sambava après la série de viols qui se produit dans cette belle localité du nord-est. La psychose a frappé surtout les femmes avec le viol suivi de meurtre d’une gargotière. Cette dernière a subi des sévices dans sa partie intime où les malfrats ont introduit un bâton. Aussi, une autre femme qui habitait près du lac, vendeuse de poissons comme métier, a été victime de la même agression : viol suivi de meurtre. Aussi étrange que cela puisse paraître, les enquêtes ont presque tourné au point mort. Comme si l’on cautionne cette forme de barbarie ternissant pourtant la belle image de Sambava. Des gens sur place nous ont expliqué que parfois les familles des victimes n’osent pas porter plainte. Une attitude qui favorise davantage cette pratique dans la région. Ce qui n’est pas le cas, cette fois-ci, lorsque la femme victime a décidé de briser le silence. Tellement, les sévices qu’elle a subis ont failli coûter, non seulement sa vie mais celle du bébé qu’elle portait dans son ventre, de surcroît, son premier enfant. Eva Velo, de son nom, a été séquestrée et violée. Elle a saisi le parquet pour sa plainte contre un ressortissant français. « J’étais allé rendre visite à une amie malade. Durant notre conversation, cette dernière m’a demandé étrangement de quitter mon mari (lui aussi français) et d’avorter mon bébé. Elle me disait qu’elle trouve un autre étranger prêt à me rendre encore plus heureuse. Je n’ai pas adhéré à ses suggestions » a expliqué Eva. Elle continue sur sa lancée que la dame a pris son téléphone pour faire signe à des personnes : « elle est déjà ici ». Peu de temps après, deux individus robustes ont pris de force la jeune femme et l’emmenait dans un hôtel local. Une fois sur place, le ressortissant français l’a enfermé dans sa chambre et vient d’exercer des sévices sexuels. De retour de son travail, le mari français est maintenant au courant des actes subis par sa femme. « Non, je ne laisserai pas cette affaire passer aussi facilement » a-t-il promis. Un examen médical a conclu une forte probabilité d’une agression sexuelle avec viol. Pire encore, elle présente des infections sexuellement transmissibles. Autant de facteurs qui deviennent problématiques pour sa grossesse. Le présumé violeur n’a pas répondu à sa convocation par la police judiciaire et il n’est même plus à Sambava, selon le témoignage de sa victime. Un refus qui pourrait alourdir son chef d’accusation. Quinze jours plus tard après l’acte, l’affaire est toujours au point mort. La femme fait le tour des gynécologues et est même montée à Tana pour voir des spécialistes. Elle veut garder à tout pris son bébé. Le mari, lui, est inquiet et furieux de la lenteur des procédures. Il a saisi le consulat de France de cette affaire. On attend la suite.
D.R