
William Rakotoarivony, directeur général du SAMVA, fait preuve d’un peu plus d’ouverture et parle de la situation au sein de cet organisme qui enregistre un léger mieux dans son organisation.
De mieux en mieux. C’est ce que l’on peut dire des services de collecte des ordures dans la capitale. Ces derniers temps, les amoncellements d’ordures constatés dans les bacs situés dans ce qu’on appelle les « points noirs » commencent à disparaître petit à petit.
270 points de collecte. Malgré ses moyens matériels et budgétaires très limités, le Service de la maintenance de la ville d’Antananarivo (SAMVA), un organisme sous tutelle technique du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, s’efforce d’améliorer la situation dans les 270 points de collecte que compte la ville des Mille. Comme tout le monde, le SAMVA a subi les effets néfastes de l’urgence sanitaire provoqué par le coronavirus. Un problème aggravé par le fait que depuis le déconfinement, qui a entraîné une augmentation de la circulation, le volume d’ordures ménagères a également augmenté. Alors que le nombre de camions-benne en service ont diminué. D’après William Rakotoarivony, directeur général du SAMVA, il n’y a plus que treize camions opérationnels actuellement. Outre les ennuis mécaniques et l’insuffisance d’approvisionnement en carburant, le manque de pneumatiques est essentiellement à l’origine de ce nombre limité de camions. Faut-il en effet rappeler que le budget du SAMVA est alimenté par trois sources principales, à savoir la redevance pour les ordures ménagères prélevée sur l’impôt sur les propriétés bâties ; la redevance pour les eaux usées prélevée par la Jirama et reversée au SAMVA ; et enfin les subventions de l’Etat qui jusqu’ici sont loin d’être conformes aux besoins. Cette année par exemple, ces subventions représentent seulement 1,4 milliards d’ariary, contre 6 milliards d’ariary l’an passé.
Unique décharge. Le travail du SAMVA est alors immense, puisque chaque camion est dans l’obligation de faire entre dix et quinze voyages journaliers, sur un rayon de cinq à quinze kilomètres d’Andralanitra, l’unique décharge de la capitale. C’est cette insuffisance de décharge qui est d’ailleurs l’une des origines des problèmes actuels. En effet, Andralanitra ne suffit plus pour accueillir les déchets rejetés quotidiennement par la population tananarivienne. En saison normale, ce sont environ 650 tonnes d’ordures par jour qu’il faut déverser. Mais avec l’arrivée des fruits comme les mangues et les litchis, ainsi que la saison des pluies, ce volume peut doubler et atteindre 1.200 tonnes. À cela s’ajoute l’incivisme d’une grande partie des Tananariviens qui ne respectent pas les consignes. Notamment en matière d’horaires des ordures dans les points de collecte de quartier, de 16 à 20 heures, pour permettre au SAMVA de les collecter durant la nuit. « Comme ces horaires ne sont pas respectés, nous sommes contraints de ramasser les ordures dans la journée pour certains points de collecte », explique le DG du SAMVA. Avec ce que cela suppose évidemment d’inconvénients, puisque travailler le jour en pleins bouchons entraîne une consommation plus importante de carburant, et met à rude épreuve les camions chargés.
Bouffée d’oxygène. Un travail de titan en somme pour le SAMVA, qui commence à tracer des pistes pour une gestion plus efficace et plus écologique des ordures de la capitale. Des projets de transformation sont actuellement envisagés avec plusieurs partenaires. « L’ultime solution pour résoudre définitivement ce problème se trouve au niveau de cette idée de transformation », confirme le DG du SAMVA. Mais en attendant, les autorités s’entraident pour résoudre les problèmes budgétaires du SAMVA. À l’instar de la commune urbaine d’Antananarivo, qui a augmenté au mois d’août dernier les redevances d’ordures ménagères. Une bouffée d’oxygène qui a permis au SAMVA d’acquérir une cinquantaine de pneumatiques pour remettre sur route des camions supplémentaires, et d’accélérer ainsi les collectes d’ordures. Une urgence avec l’imminence de la saison des pluies.
R.Edmond