
Toujours un sujet tabou, la sexualité est aujourd’hui une des préoccupations du gouvernement malagasy. La sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles (MST) sera instaurée dans les écoles, pour que les élèves puissent terminer leur scolarité.
Face au tabou sur la santé de la reproduction des adolescents (SRA) dans les familles et les écoles, le nombre de jeunes filles de moins de 18 ans enceintes dans la Grande Ile est inquiétant. D’ailleurs, ces grossesses précoces sont une des principales causes qui poussent les adolescentes à arrêter l’école. Comme dans de nombreux pays africains, à Madagascar, beaucoup reste encore à faire pour que les parents rompent le silence envers leurs enfants en ce qui concerne l’éducation sexuelle. Ce manque de dialogue autour des questions essentielles pour les adolescents se répercute sur leur état de santé pour ne citer que le MST ou encore la grossesse précoce. Et s’ajoutent à cela les images pornographiques qui sont devenues très accessibles via internet ou magazine qui sont les seules références des ados en matière de sexe. Le SRA à l’école est donc un moyen d’apprendre certaines règles aux élèves telles que le respect de son corps et de celui des autres ou encore l’adoption de comportements responsables.
La sexualité, une question sensible. Même à l’école, certains enseignants réagissent comme les parents concernant la question de sexualité. Ils craignent que les informations éducatives sur la sexualité soient considérées par les enfants, surtout pubères et adolescents, comme une incitation à la vie dite « de débauche ». Et d’ailleurs, les parents n’osent pas aborder le sujet avec leurs enfants de peur de les encourager à des pratiques sexuelles précoces. La tradition fait partie des diverses raisons qui rend la SRA sensible dans le cadre familial et scolaire. Force est d’admettre que le refus des parents à parler de la sexualité avec les enfants, le manque d’information et de communication suffisante en matière d’éducation et de santé sexuelle sont les principales causes des dérives des jeunes. Depuis le début du mois, une expérimentation sur comment intégrer le cours sur la SRA dans le programme scolaire est organisée par le ministère de l’Education Nationale (MEN). Il s’agit des cours sur les risques liés aux activités sexuelles précoces. « La SRA pourrait être ajoutée au programme scolaire » explique le Dr Todisoa Andriamparany – DG de l’Education Fondamentale et de l’Alphabétisation. Dès la classe de huitième, les élèves auront des informations sur la sexualité et ainsi, ils pourront lutter contre la grossesse précoce, par exemple, selon toujours le DGEFA.
Nirina Rasoanaivo