Cela fait maintenant plusieurs années que divers organismes œuvrent pour la promotion de la planification familiale à Madagascar. Les efforts ne sont pas vains. Néanmoins, le taux de recours à la contraception et autres méthodes de planification familiale demeure insuffisant. « Aujourd’hui, force est de constater que le pays compte plus de personnes à charge que de personnes pour s’en occuper. Et encore, dans certains foyers, un seul parent travaille pour subvenir aux besoins de son conjoint et de ses enfants », a expliqué le Dr Onisoa Ralidera, Country Lead Options du projet WISH2ACTION. Une situation qui n’est pas du tout favorable au développement et qui doit impérativement changer. Aussi, chaque personne doit se poser plusieurs questions avant de concevoir un enfant : “ dispose-t-on des moyens financiers pour assurer la santé de la mère et de l’enfant ? Avons-nous les moyens pour bien nous occuper de l’enfant ? Combien d’enfants sont à notre charge ? Pouvons-nous scolariser nos enfants ?” Et bien d’autres questions touchant tous les secteurs. Un enfant ne doit pas représenter un frein au développement, c’est pourquoi il est plus qu’important de maîtriser la naissance selon les experts qui suggèrent quelques réformes et de nouvelles politiques : l’amélioration de la qualité du capital humain surtout en termes d’éducation et de santé ; l’accélération des investissements en faveur de la planification familiale ; la promotion de l’égalité entre les sexes ; la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance ; le renforcement des institutions publiques ; ainsi que la mise en œuvre des réformes économiques (marché du travail et technologies de l’information et de la communication).
« Avec un taux de dépendance économique plus faible, on peut espérer une augmentation des revenus par habitant », assurent les experts du projet WISH2ACTION. Même chose en ce qui concerne l’augmentation de la productivité économique par une main d’œuvre plus âgée et plus expérimentée. Toutefois, tout ceci ne signifie pas qu’il ne faut plus faire d’enfant, il s’agit plutôt de planifier la naissance de manière à ce qu’elle soit favorable au développement de la communauté, et à une vie familiale plus harmonieuse.
Anja RANDRIAMAHEFA