De plus en plus de Malgaches sont atteints des infections sexuellement transmissibles. Et ce qui est grave, c’est que ces maladies évoluent.
« La recrudescence des infections sexuellement transmissibles est actuellement un phénomène mondial. Mais ce phénomène se constate également à Madagascar, depuis un certain temps », se désole le Pr Mamy Randria, chef du Service des maladies infectieuses auprès de l’HJRB. Et selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « Chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible (IST) dans le monde. Et chaque année, 500 millions de personnes contractent l’une des quatre IST suivantes: chlamydiose, gonorrhée, syphilis ou trichomonase. Et plus de 530 millions de personnes sont atteintes du virus responsable de l’herpès génital (HSV2) ». Presque tous ces types d’IST sont également visibles à Madagascar, affirme ce médecin. Toutefois, lui de dire qu’il n’est pas en mesure de fournir aucune statistique pour le cas de la Grande Ile. Néanmoins, lui d’affirmer : « phase de début jusqu’aux plus compliquées, il en existe toute une variété de cas ».
Résistants. La recrudescence des IST n’est pas le seul problème. Car il y en a également celles qui sont résistants aux médicaments, ou plus précisément aux antibiotiques. A titre d’exemple, le gonocoque, autrement appelé la blennorragie ou «chaude pisse» commence à résister au puissant antibiotique C3G, explique le médecin. Les causes peuvent être entre autres l’automédication, l’insuffisance de dose administrée. «Et au Japon, il existe un super gonocoque résistant à tous les types d’antibiotiques», rajoute notre interlocuteur.
Asymptomatiques. Et ce n’est pas tout, l’on rapporte que 70 à 80 % des cas d’IST sont asymptomatiques à l’heure actuelle. En d’autres termes, certaines infections sexuelles ne présentent aucun symptôme, alors qu’elles se transmettent d’un sujet à l’autre. La vigilance est donc de mise. A noter que ces maladies sont « causées par plus de 30 bactéries, virus et parasites et se transmettent principalement par voie sexuelle, y compris lors d’un rapport vaginal, anal ou oral ». On entend par « oral » la pratique de la fellation, et par « anal » un rapport sexuel généralement effectué par un couple homosexuel. Par ailleurs, le multi-partenariat est également un facteur important de la transmission des IST, soulignent les médecins. En somme, l’abstinence, la fidélité, ou à la limite l’utilisation des préservatifs, des techniques simples mais efficaces, permettent de prévenir ces maladies sexuellement transmissibles. Car faut-il oublier que ces IST peuvent devenir des portes ouvertes au VIH/Sida, surtout si le sujet ne bénéficie d’aucun traitement.
Arnaud R.
