La précarité menstruelle est une réalité pour une part non négligeable de femmes, tant dans le monde qu’à Madagascar, tandis que l’équité menstruelle, qui suppose un accès régulier et adéquat aux protections hygiéniques chaque fois que le besoin se présente, reste encore un défi.
On estime à 1,9 milliard le nombre de personnes menstruées dans le monde et, selon les données de l’UNFPA, chaque jour, 800 millions de personnes en âge de procréer, ont leurs règles. De même, on estime à 25% le pourcentage de personnes menstruées sans accès adéquat à tout ce dont elles auraient besoin pour assurer correctement la gestion de leurs règles. Les plus touchées sont les jeunes filles et les femmes en situation précaire. En Afrique subsaharienne, 1 fille sur 10 manque l’école pendant son cycle menstruel, faute de possibilités de bien gérer leurs règles à l’école (non accès à des toilettes adéquates et à des lieux leur permettant d’assurer une hygiène menstruelle). Cela représente jusqu’à 20% de l’année scolaire. Autrement dit, on assiste à des situations de défaut d’équité menstruelle.
Par équité menstruelle il faut comprendre la garantie pour toutes, quels que soient leurs revenus ou leur situation, d’avoir un accès égal et gratuit aux produits d’hygiène menstruelle, à l’éducation sur la santé sexuelle et reproductive, et à des installations sanitaires adéquates. Faut-il rappeler que les protections hygiéniques, qu’elles soient jetables ou lavables, ont un coût conséquent que certaines filles et femmes ne peuvent pas couvrir en raison de leur situation financière, les amenant à recourir à des alternatives pouvant nuire à leur santé. L’accès égal aux produits menstruels, sans avoir à faire face à des barrières financières, est ainsi un défi à relever. Il en est de même pour l’accès à des installations sanitaires propres et sécurisées, partout où les filles et femmes en ressentent le besoin afin d’assurer une hygiène menstruelle pour la dignité de chacune d’elles.
Hanitra R.