Quand les sages-femmes sont bien formées, en tenant compte des normes internationales et l’existence d’un système de santé fonctionnel, elles peuvent dispenser 90 % des soins essentiels aux femmes et aux nouveau-nés.
Réduire au minimum la mortalité de la mère et du nouveau-né, sensibiliser sur l’importance de la vaccination et contribuer à la prévention de la grossesse précoce. Voilà trois missions qui tiennent à cœur aux sages-femmes malgaches. Elles se sont longuement exprimées, hier, dans le cadre de la célébration de la journée internationale des sages-femmes, placée sous le thème : « Sages-femmes : pour un avenir meilleur ». A Toliara où s’est tenue la célébration nationale, comme au CHU de Fenoarivo où les sages-femmes d’Analamanga ont célébré au niveau régional cette journée, le message est le même : le métier de sage-femme est un maillon fort dans la santé maternelle et néonatale. « Sans vocation, exercer ce métier serait une erreur et même préjudiciable à la santé de la mère et de son bébé. Or, actuellement, les établissements de formation à ce métier poussent comme des champignons et tendent à primer l’intérêt commercial sur le reste. Il est temps que les autorités se penchent davantage sur la question. Il n’est pas rare que nous rencontrons des jeunes stagiaires, et donc en cours de formation, qui ne sont visiblement pas faites pour ce métier. C’est parce qu’elles n’ont pas la vocation pour exercer ce métier exigeant qui demande beaucoup de passion », déclare Rasoarinivo Jeannette, présidente de l’association des sages-femmes de la région Analamanga.
Rapport. Alors qu’à Madagascar encore dix femmes par jour qui meurent de complications de la grossesse ou de l’accouchement, les sages-femmes jouent un rôle-clé dans le redressement de cette situation. Elles manifestent ainsi, à leur niveau pour réaffirmer l’importance de leur profession dans la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Rappelons qu’à Madagascar, le ministère de la Santé, l’UNFPA en partenariat avec la Faculté de médecine d’Antananarivo mettent en œuvre un plan d’action pour valoriser la profession de sage-femme notamment en soutenant les instituts de formation, l’Ordre National des sages-femmes de Madagascar (ONSFM) et l’Association Nationale (ANSFM) des Sages-femmes. Le système de mentorat mis en place en 2012 visant à accompagner et guider les jeunes sages-femmes dans le renforcement de leurs compétences se poursuit dans 5 régions. A signaler, en marge de la célébration d’hier, le lancement du rapport sur l’état de la pratique de sage-femme dans le monde en 2014. Ce rapport publié par l’UNFPA constitue un outil de plaidoyer pour le renforcement des ressources humaines.
Hanitra R.