Première cause de cécité évitable à Madagascar, la cataracte affecte en majorité les personnes âgées.
La technique de chirurgie appelée MSICS (Manual small incision cataract surgery) pour l’opération de la cataracte, déjà utilisée actuellement à Madagascar, sera bientôt plus répandue dans le pays. Un partenariat qui vient d’être établi entre le ministère de la Santé publique, le Lions Sight First Madagascar (LSFM) et l’ONG « HelpMeSee » qui utilise cette technique de chirurgie permettra, en effet, la vulgarisation de celle-ci qui consiste à n’effectuer qu’une petite incision manuelle pour la chirurgie de la cataracte. Pour HelpMeSee, l’utilisation de cette technique se fait avec un kit de chirurgie incluant les consommables, les implants et les médicaments à usage unique. Dans le cadre de ce nouveau partenariat qui s’étendra sur 30 mois, la prise en charge de la cataracte est ainsi en train d’évoluer dans la Grande île où environ 150 000 malades ont besoin d’être opérés. Dans le cadre de l’amélioration de la prise en charge de la cataracte, l’objectif est de ne plus avoir, d’ici 5 ans, de cécité due à par la cataracte à Madagascar. La mise œuvre de ce projet contribue ainsi à améliorer la situation en matière de santé oculaire à Madagascar où 95 % des maladies ophtalmologiques peuvent être soignés localement, assure le ministère de la Santé publique.
Chirurgie. Survenant en majorité chez les personnes âgées, la cataracte touche le cristallin qui, normalement, est transparent, laissant passer les rayons lumineux et les focalisant sur la rétine. Mais avec l’âge, le cristallin devient opaque et par conséquent, empêche la lumière de le traverser correctement. Dans ce cas, la vision devient inconfortable, comme voilée, et se dégrade au fil du temps. « Sans prise en charge, la vision se détériore de plus en plus et à terme, c’est la cécité totale. Le centre de l’œil devient blanc. C’est la cataracte blanche. En l’absence d’une complication, la vue revient de manière satisfaisante après l’opération », explique le Pr. Violette Andriantsoa, de la Société Malgache d’Ophtalmologie. La chirurgie reste alors l’unique moyen de traiter efficacement la cataracte. Elle consiste à remplacer le cristallin par un implant.
Approvisionnements en kits. A Madagascar, 66.790 patients ont déjà pu être opérés de la cataracte depuis 1998, dans le cadre de la collaboration entre le ministère de la Santé Publique et le LSFM. Une démarche qui a rendu l’opération de la cataracte plus accessible, financièrement. Pour cette année 2016, la convention de partenariat entre le ministère de la Santé publique, LSFM et HelpMeeSee fera encore évoluer la technique et l’accessibilité de la prise en charge de la cataracte à Madagascar. Pour cela, l’ONG assurera la formation des chirurgiens oculaires malgaches à la technique de chirurgie MSICS. Neuf chirurgiens ont déjà achevé leur formation. De même, HelpMeSee approvisionnera gratuitement en kit de chirurgie à usage unique les chirurgiens formés. Il sera également question d’élaboration et d’envoi de rapports électroniques de données cliniques et chirurgicales (SRS ou Surgical Reporting System). Le LSFM, quant à lui, assurera, d’une part, le dépistage gratuit des malvoyants et l’identification des malades devant être opérés et d’autre part, la planification des journées opératoires dans les centres d’ophtalmologie où exercent les chirurgiens formés. Pour ce début de mise en œuvre du projet, les activités se tiendront au centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU/JRA) à Antananarivo, mais bientôt, elles s’étendront vers les régions. Le lancement du projet se fera ce jour au CHU/JRA.
Hanitra R.