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jeudi, décembre 12, 2024
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Santé reproductive : Un mois de campagne pour faire renaitre l’espoir chez les fistuleuses

Agathe Lawson, représentante résidente de l’UNFPA a profité de la cérémonie de lancement de la campagne à Manakara pour sensibiliser à éduquer leurs enfants, afin d’éviter entre autres, la grossesse précoce.
Agathe Lawson, représentante résidente de l’UNFPA a profité de la cérémonie de lancement de la campagne à Manakara pour sensibiliser à éduquer leurs enfants, afin d’éviter entre autres, la grossesse précoce.

C’est pourtant un combat de longue haleine qui nécessite un changement de mentalité des communautés de base, surtout les femmes.

Elles n’arrivent plus à retenir leur urine à tous les moments de la journée, même au lit. Ce qui les oblige à uriner en permanence dans leur culotte. De ce fait, il leur faut se changer plusieurs fois dans la journée et se lever au moins sept à huit fois chaque nuit. Si bien qu’il est devenu normal pour la plupart d’entre elles d’uriner au lit, sans arrêt. «Nous finissions par être fatiguées de toujours devoir se réveiller sans arrêt durant la nuit que sans le vouloir, nous baignons dans nos propres urines, de la tête aux pieds», témoigne Génie Rasoa, 28 ans. Elle fait partie de ces nombreuses femmes atteintes de la fistule obstétricale (ouverture anormale dans la zone pelvi-génitale qui occasionne une fuite chronique des urines et ou des matières fécales), une maladie que l’on constate généralement dans les régions de Vatovavy Fitovinany, de l’Atsimo Atsinanana et l’Atsimo Andrefana. C’est une maladie causée par le retard des interventions médicales appropriées, ou les complications de l’accouchement. Ainsi, dans plus de 90% des cas, le bébé ne survit pas. En outre, les conséquences sont toutes autant nombreuses que honteuses pour les victimes, entre autres, les infections à répétition de la peau et des voies urinaires, l’abandon ou le rejet familial, et surtout leur marginalisation ou l’isolement social, à cause de l’odeur d’urine qu’elles dégagent en permanence. Ce qui provoque ainsi la honte que certaines tentent même de se suicider.

200 fistuleuses. Ainsi, le ministère de la Santé Publique et l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) se donnent actuellement la main pour lancer une campagne de réparation et de sensibilisation sur la fistule obstétricale pendant un mois (à partir de ce jour jusqu’au 24 juillet), dans la région de Vatovavy Fitovinany. Une campagne qui va toucher plus de 200 femmes fistuleuses, dont 100 à Manakara et 100 à Mananjary. Elles seront entièrement prises en charge avant, pendant, et après l’opération. Ce sera également une occasion pour un partage de connaissances et d’expériences entre médecins chirurgiens spécialement venus de l’étranger et quelques-uns issus de la grande île sur la réparation de la fistule obstétricale. Pour rappel, cette campagne a été lancée à Tuléar en 2011. Chaque année, des centaines de femmes sont réparées et les sensibilisations continuent. La rechute n’est cependant pas encore écartée pour certains cas, à cause de la gravité de leur situation. A titre d’exemple, à Mananjary, le taux de réussite pendant l’année dernière était seulement de 90%, malgré les efforts énormes des médecins.

Culture. La cause de la difficulté de l’élimination de cette maladie réside généralement dans le fait que la majorité des femmes n’accepte pas les hommes tenant le rôle de sages femmes, « selon la culture». Ce, malgré le fait que la plupart d’entre elles se trouvent dans les endroits isolés au moment de l’accouchement, là où généralement, les médecins sont de sexe masculin. Ainsi, elles préfèrent les matrones à la place des professionnels de la santé. Les autorités locales ont ainsi profité du lancement de cette campagne pour lancer un message fort à l’Etat de leur octroyer un peu plus de sages-femmes. Par ailleurs, selon les explications du Dr Radama Delbert, Médecin chef au sein du Centre Hospitalier de Référence de Manakara, la grossesse précoce, la petite taille des femmes à Vatovavy Fitovinany, et la pauvreté font également partie des causes de cette maladie. C’est le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui se charge de l’approvisionnement en nourriture des patientes durant leur hospitalisation.

Arnaud R.

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