Depuis 2009, l’ONG Santé Sud a mis en œuvre un programme d’installation de médecins privés communautaires en zone rurale pour remédier à la sous-médicalisation dans ces zones, souvent éloignées. Les médecins généralistes communautaires (MGC) exercent, de ce fait, dans des localités sises à au moins 10km d’une formation sanitaire. Depuis la mise en œuvre de ce projet, Santé Sud a pu collaborer avec une centaine de médecins et actuellement, une soixantaine de MGC sont toujours installés dans les sept régions concernés par le projet, à savoir, Analamanga, Atsimo Andrefana, Itasy, Vakinankaratra, Bongolava, Boeny et Sofia.
Résultats positifs. Ces MGC préalablement formés, exercent dans leur cabinet médical avec une autorisation d’ouverture officielle. Ils assurent la prise en charge des patients et le paquet minimum d’activités tel que défini par la politique nationale de santé. Ce projet arrive aujourd’hui à son terme et a fait l’objet d’une évaluation de sa viabilité et de sa reproductibilité. Les résultats, livrés hier, laissent entrevoir une possibilité d’extension de l’initiative, avec toutefois quelques tirs à rectifier, entre autres à propos de l’absence des MGC à leur poste pour diverses raisons : formations, approvisionnement en médicaments, réunions avec les responsables de districts, etc.
Gestion déléguée. Par ailleurs, Santé Sud a également tenté l’expérience de la gestion déléguée de trois centres de santé de base de niveau II (CSBII) afin de résoudre le problème d’accès aux soins au niveau des CSB publics. Ce projet mis en œuvre dans les districts d’Ankazobe, Mandritsara et Ambatolampy arrive également à son terme et a fait l’objet d’une évaluation. « L’expérience a répondu aux attentes des populations en termes d’accès aux soins, bien que ceux-ci soient payants. Quelques conditions, notamment au niveau du coût, sont toutefois à considérer pour son extension à grande échelle », a déclaré le Dr Clément Razakarison, directeur de la représentation nationale de Santé Sud Madagascar.
Santé Sud n’exclut donc pas une possibilité d’extension de cette initiative afin d’améliorer l’accès aux soins en zones rurales par la réouverture de centres de santé abandonnés, en adoptant ce système de gestion déléguée.
Hanitra R.