
Madagascar prévoit d’adopter un nouveau schéma thérapeutique de la peste autre que les injections. Mais avant, un essai sera mené avec des scientifiques aux Etats-Unis pour déterminer si le traitement que nous utilisons actuellement peut être changé par un traitement oral beaucoup plus efficace et facile à prendre
Innovation. En collaboration avec l’Université d’Oxford aux Etats-Unis, l’unité d’épidémiologie de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) des chercheurs se mobilisent actuellement pour la mise en œuvre de l’essai thérapeutique de la peste. Madagascar prévoit de recourir à un traitement beaucoup moins lourd mais beaucoup plus efficace en termes de guérison. D’après le directeur de l’IPM, le professeur André Spiegel, il faut trois ans pour recruter le nombre de cas de peste suffisant pour pouvoir comparer les deux traitements et en tirer une conclusion scientifiquement valable. « C’est la ciprofloxacine qui est utilisé partout dans le monde comme c’est le cas aux Etats-Unis. C’est un médicament qu’on peut utiliser par voie orale donc c’est quand même beaucoup mieux, c’est un médicament particulièrement efficace », a-t-il souligné
Des projets colossaux. Toujours en termes d’innovation, la France via l’Agence française de développement (AFD) , a signé un accord de financement de un millions d’euros soit 4,5 milliards d’ariary. Celui-ci permettra à l’IPM de renforcer ses capacités d’action et de réaliser une partie de ses investissements prioritaires pour 2021. Il y aura entre autres le financement des travaux d’aménagement et d’extension des locaux de l’unité d’épidémiologie et de recherche clinique. Cette unité est d’une importance capitale car elle conduit des actions de recherche, des appuis techniques en matière de surveillance épidémiologique des maladies infectieuses, des investigations en cas d’épidémie. Le projet couvrira également l’achat des vaccins , sérums et consommables médicaux nécessaires à la prise en charge gratuite des personnes potentiellement exposées à la rage à Madagascar. « Ce budget servira aussi à appuyer l’IPM à faire face à la Covid-19 mais aussi à faire face à ses autres missions. Nous apprécions tout le travail que vous avez fait, bien qu’une partie de votre personnel ait été contaminé », selon à son tour l’Ambassadeur de France à Madagascar, Christophe Bouchard.
Coûteux. Une attention particulière sera portée à l’achat des vaccins dans ce financement. C’est le cas pour les vaccins contre la rage qui sont assez coûteux et se procurent à huit euros le flacon. Cependant, c’est l’IPM qui les achète pour les mettre à la disposition des centres antirabiques, précise le professeur André Spiegel. Il n’a pas manqué d’adresser son remerciement à l’AFD car grâce à son appui indéfectible, 10 000 à 15 000 personnes mordues ou griffées à Madagascar en bénéficieront pour l’année prochaine.
Narindra Rakotobe