L’immobilisme en ambivalence avec la puissance visuelle des œuvres de Nogabe Randriaharimalala étonne en pensant à ses textes musicaux politiques. À la base, il est chanteur. Pour être plus juste, il est plutôt connu comme chanteur à dreadlocks avec son inséparable guitare acoustique. Les scènes de la capitale ne lui sont pas inconnues bien qu’il ait passé 30 années de sa vie en Chine et à Hong Kong, 15 ans en Angleterre et maintenant à Marseille. « Pourquoi répondre en langue étrangère ? », questionne–t–il d’emblée. Le monsieur a l’air d’avoir une fibre patriotique assez affirmée. Après, il se ravise, il rigolait. « Quand j’étais petit, je passais mon temps à dessiner des bandes dessinées toujours en noir et blanc mais vers l’âge de 10 ans, j’ai commencé à gratter la guitare et j’ai abandonné le dessin jusqu’en 2017 où j’ai vu des ‘’tutos’’ sur Internet. Je me suis mis à dessiner des portraits aux crayons. Pas vraiment satisfait de la couleur noire, j’ai enfin trouvé la pierre noire que j’utilise aujourd’hui pour mes dessins », résume–t–il. Avant d’ajouter « Dans ma musique, je parle beaucoup de l’environnement, l’équilibre de notre planète où les animaux ont des rôles importants. Malheureusement, ils sont tous menacés de disparition. Aujourd’hui, je dessine surtout les animaux en voie de disparition, un message que j’ai envie de partager pour qu’on soit conscient de la nature ». Important à préciser, que ce soit en musique ou en peinture, Nogabe Randriaharimalala réussit à imposer son style en Europe et ailleurs. « Ma première exposition était en Juin 2023 à Marseille. Tout s’était bien passé, les places s’étaient presque toutes vendues. J’ai aussi quelques dessins exposés dans une galerie à Châteauroux, le reste à Marseille ».
Maminirina Rado