La célébration du 29 mars aura lieu dans deux jours. Ce sera l’occasion de faire un retour sur un passé qui a marqué et qui continue de marquer l’ensemble des Malgaches. Mais plus de soixante-dix ans après, le souvenir des terribles événements qui ont endeuillé le pays s’est un peu estompé. Ceux qui les ont vécus dans leur chair ne sont plus très nombreux et ce sont les historiens qui rapportent ce qui s’est passé. La génération actuelle porte un regard distancié sur cette partie de notre histoire qui reste, quoiqu’on en dise, assez opaque.
Se servir des leçons du passé pour avancer
La relation des événements de 1947 diffère selon les historiens. On ne sait pas si ce sont effectivement ceux, désignés comme les instigateurs de la rébellion, qui l’ont lancée, ou s’il s’agit d’une sorte de coup monté par les colonisateurs. La répression en tout cas, a été terrible et tous les espoirs d’une évolution pacifique du statut de Madagascar a été irrémédiablement stoppée. Ce que l’on retiendra surtout, c’est la souffrance des populations qui ont été mitraillées et torturées par les forces coloniales. En cette deuxième décade du XXIe siècle, l’accent est surtout mis sur les épreuves des anciens combattants de 1947. L’histoire a évolué. Le monde d’aujourd’hui est différent de celui d’hier. La génération actuelle est certes consciente de la gravité des événements ayant eu lieu à cette époque et elle voue un véritable respect pour les nationalistes de 1947. La commémoration qui en sera faite dans deux jours sera empreinte d’une grande solennité, mais elle ne sera plus l’occasion d’une grande exaltation du patriotisme malgache. Il s’agit plutôt d’en tirer une certaine force pour affronter les défis actuels. Il faut se servir des leçons du passé pour avancer . C’est la bataille du développement que l’on doit conduire maintenant. Il faut mobiliser toutes les énergies pour réussir.
Patrice RABE