
On crie scandale sur les réseaux sociaux depuis que la séance plénière de l’Assemblée nationale disparaît de la toile.
La séance plénière de l’Assemblée nationale ne sera plus accessible sur la page Facebook de cette institution. Cette décision a été prise par les députés lundi dernier et prend effet le lendemain. Plus aucune réunion des députés ne sera diffusée en direct sur le réseau social Facebook. Même la vidéo qui a enregistré la dernière réunion diffusée en ligne, qui a fait scandale, a disparu de l’historique de la page Facebook de l’Assemblée nationale. Face à la polémique qui enfle, les députés ont donc décidé de sanctionner l’opinion et suspendent l’accès au grand public aux réunions plénières sur les réseaux sociaux. « Ceux qui veulent assister aux séances plénières sont invités à se déplacer à Tsimbazaza afin de les suivre sur un écran géant, dans la salle de séance », a signalé une source au sein de l’Assemblée nationale.
Favorables. L’Assemblée nationale a choisi l’option de la visioconférence durant cette session ordinaire, à cause de la situation sanitaire et la propagation du virus Covid-19. Une grande première dans les annales de cette institution. En effet, depuis l’ouverture de la session, toutes les séances ont été tenues en visioconférence, et deux réunions ont été diffusées directement sur le réseau social Facebook. Une option qui a reçu des échos favorables dans l’opinion publique qui a pu, pour une fois, suivre en direct la réunion des élus en utilisant les outils technologiques. D’ici ou d’ailleurs, plusieurs personnes ont pu suivre en direct le débat des élus. Mais cela relève déjà du passé.
Trafic d’influence. A ses débuts, l’exercice était réussi, malgré certaines imperfections techniques et d’autres maladresses pour la manipulation des outils technologiques qui pimentent la diffusion. Cependant, la seconde réunion diffusée sur Facebook a viré au scandale. Les élus sont rattrapés par leurs vieux démons. Des députés ont fait parler d’eux en abordant, durant la réunion en direct, des sujets « très sensibles ». D’autres n’ont eu aucune gêne à exposer devant les internautes leur « intervention en faveur de candidats » aux concours d’accès aux fonctions de la police nationale. Un aveu public de trafic d’influence jamais inégalé pour un élu. Viennent ensuite l’habituel débat sur les avantages, qui fait toujours polémique, et la revendication pour bénéficier du vaccin, au même titre que les personnes prioritaires ciblés par l’Etat.
Code d’éthique. La cuisine interne des députés se dévoile au grand jour, devant des internautes, très sensibles aux questions d’éthique. Les critiques fusent de partout, et sont des plus virulentes sur les réseaux sociaux. Les députés, habitués aux polémiques, ont davantage terni l’image de l’Assemblée nationale à l’issue de la deuxième réunion tenue la semaine dernière, avec cette suspension de l’accès au grand public aux séances plénières. Et on comprend pourquoi les députés refusent d’adopter, depuis l’année dernière, un code d’éthique et de déontologie auquel ils doivent se conformer. Il est maintenant difficile de croire qu’ils vont intégrer ce projet dans l’ordre du jour, pendant cette session ordinaire qui ne fait que commencer.
Rija R.