Les choses n’ont pas traîné. La nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre s’est faite dans la foulée de la démission de François Bayrou. Le président Emmanuel Macron a voulu couper court aux spéculations et aux rumeurs d’indécision qui couraient dans toutes les rédactions. Le nouveau Premier ministre est un proche du chef de l’État et il est à même de traduire dans les faits ses intentions. Son intention est claire : il s’appuiera sur le bloc central qui a été avec le président de la République depuis la dissolution de l’Assemblée. Il veut agir très vite. Il a déjà commencé ses consultations pour constituer son équipe.
Sébastien Lecornu, un Premier ministre de rupture
Sébastien Lecornu fait partie du cercle très proche d’Emmanuel Macron. Il a toujours été ministre dans les différents gouvernements qui se sont succédés. Cette fois-ci, il est effectivement nommé au plus haut poste. C’est un jeune Premier ministre de 39 ans et il a parfaitement réussi à s’imposer au poste de ministre de la Défense. Il a été très discret, mais il a mené à bien sa mission d’aider l’Ukraine dans son face-à-face avec la Russie. Le monde politique français le respecte et les forces politiques sur lesquelles il va s’appuyer sont prêtes à le soutenir. Les critiques ont quand même fusé dans les partis d’opposition. Les membres de LFI comme il fallait s’y attendre ne l’ont pas épargné. Mathilde Panot l’a descendu en flammes, le mettant dans le même sac qu’Emmanuel Macron et appelant à son départ rapide. Sébastien Chenu, député RN a affirmé que s’il ne demandait pas un vote de confiance à l’Assemblée, son groupe déposerait tout de suite une motion de censure. Le nouveau Premier ministre a reçu hier, un à un, les dirigeants du bloc central. Gabriel Attal, l’ancien chef de gouvernement, Édouard Philippe du groupe Horizon et Marc Fesneau du MODEM se sont succédé dans l’après-midi à Matignon. Bruno Retailleau viendra ce matin en compagnie de ces trois chefs de file. Les oppositions ont été contactées également. Sébastien Lecornu a affirmé qu’il veut être un Premier ministre de rupture. Il entend s’atteler en priorité à la réduction de la dette publique.
Patrice RABE