
Le problème est récurrent. La sécheresse frappe régulièrement la localité d’Ambovombe Androy et la partie Sud de la Grande île mais depuis quelques semaines, la situation a empiré, privant la population d’eau potable.
L’heure est grave. L’eau potable, déjà difficile à trouver dans le Grand Sud de Madagascar, est devenue encore plus rare, ces dernières semaines. A Ambobombe Androy, un bidon de 20 litres d’eau est vendu à 6000 ariary, soit 300 ariary le litre. Pour espérer mieux, il faut débourser jusqu’à 20.000 ariary pour une bonbonne de 100 litres. A ce prix, le litre revient à 200 ariary. Puisée à plus de 20km de la ville par des vendeurs d’eau, et transportée en charrettes à zébus, cette eau est attendue par toute une population tous les jours, en fin de journée. Les ménages qui disposent encore suffisamment d’argent achètent quelques bidons. D’autres se contentent de quelques litres par jour, utilisés pour l’essentiel : la cuisson des repas, quand repas il y a, et pour boire. Pour l’hygiène, il faudra attendre.
La population affectée par cette pénurie d’eau est dans le désarroi total. Ambovombe n’est pas la seule localité touchée par le problème. Amboasary Sud, Ampanihy, Betioky, et les localités voisines figurent parmi les plus affectés. Pour Ambovombe en particulier, aucune goutte de pluie n’est tombée depuis fin 2019. Un déficit pluviométrique qui n’est pas sans conséquences sur la survie de communautés entières. Les nourrissons et les enfants sont les plus vulnérables face à la situation. En dépit des nombreuses initiatives visant à mettre fin à ce problème récurrent, devenu permanent dans le Sud de Madagascar, et indissociable avec l’insécurité alimentaire, les solutions efficaces et durables restent difficiles à concrétiser. Plusieurs organisations onusiennes et autres organismes partenaires interviennent depuis plusieurs années dans les zones les plus affectées par la sécheresse, et permettent de répondre à des besoins urgents notamment durant la période de soudure.
Aux dernières nouvelles, face à cette pénurie d’eau dans l’extrême Sud, l’Etat envisage d’envoyer en urgence des camions citernes pour approvisionner en eau potable les populations les plus affectées à Ambovombe et dans plusieurs autres localités voisines.
Hanitra R.