
Lors de la présentation du Premier ministre à Iavoloha, jeudi dernier, le président de la République, Andry Rajoelina, a lancé un message fort au sujet de la lutte contre la corruption.
Le président a déclaré que même les ministres devront, désormais, prêter serment publiquement pour renoncer à toute forme de corruption. Le non-respect de cet engagement pourrait entraîner l’abrogation de leur nomination et des poursuites judiciaires. Cette déclaration a captivé l’attention de tous, mettant en lumière sa détermination à éradiquer ce fléau tout au long de son second quinquennat. Cette annonce a été chaleureusement applaudie par les députés présents à la cérémonie, ainsi que saluée par les observateurs qui voient en cette initiative un tournant salutaire dans la lutte contre la corruption. Beaucoup ont, en effet, vu, en cet engagement du chef de l’Etat, une direction louable pour combattre réellement ce fléau au plus haut sommet de l’Etat. Ajoutant ainsi aux différentes initiatives déjà mises en place, depuis 2019, pour renforcer le dispositif de lutte contre la corruption dans le pays.
Exportation illicite d’or
Le discours présidentiel survient dans un contexte où plusieurs personnalités publiques sont suspectées d’implications dans des affaires louches, circulant en toute quiétude dans les cercles du pouvoir. Car ils ne sont pas minimes, ces personnalités haut placées qui sont citées dans des scandales et qui continuent, malheureusement, de pavaner dans les couloirs feutrés des institutions. Des informations ont émergé sur des tentatives d’exportation illicite de lingots d’or impliquant des députés de la législature actuelle. Ces élus auraient usé de leur statut pour intervenir auprès des autorités administratives, facilitant ainsi l’évasion illégale de lingots d’or à Nosy-Be et à Ivato en 2022. Mais comme la gendarmerie et la douane se sont montrées intraitables dans ces deux aéroports, la tentative aurait été déjouée. Pourtant, ces élus ne sont jamais inquiétés d’une procédure judiciaire à leur encontre. En décembre de l’année dernière, le sort du gouverneur de la région Betsiboka a été différent. Il a été jeté en prison après s’être mouillé dans le cadre d’une exploitation illicite d’or à Marokoro, Maevatanana.
Transport illicite de bois précieux
Voilà récemment que des députés sont également soupçonnés de participer à la tentative de reconditionnement de riz avarié à Mahajanga. Une enquête en cours a déjà conduit à l’interpellation d’un député en exercice lié à ce scandale. Un autre élu est également sous le feu des projecteurs, son nom circulant depuis la révélation d’une correspondance compromettante. Ces affaires mettent en évidence le manque d’exemplarité de certains élus sous cette législature en matière d’intégrité. En 2022, une députée a été citée dans une affaire de transport illicite de bois précieux, malgré l’interdiction formelle de toute transaction autour de ces ressources. Les forces de l’ordre ont interpellé une cargaison de rondins de palissandre en provenance d’Ambatondrazaka en direction d’Antananarivo, révélant le nom de cette élue. Jusqu’à présent, aucune procédure judiciaire n’a été engagée pour faire la lumière sur cette affaire. On connaît également l’affaire de l’ex-député de Mahabo, Ludovic Raveloson dit Leva, quand il a été arrêté en pleine ville dans la Capitale alors qu’il a entamé, en 2020, son second mandat de député. Accusé d’abus de fonction, d’exploitation et de transport illicite de produits forestiers, Ludovic Raveloson, quant à lui, a perdu son mandat de député, et est actuellement derrière les barreaux.
Erreur de casting
Les scandales qui impliquent des personnalités influentes et haut placées ne manquent pas ces dernières années. Mais, pour ce nouveau mandat du président de la République, au cours duquel tout dérapage d’un quelconque haut responsable sera synonyme d’atteinte à l’image du régime, il s’avère important, dans le camp présidentiel, la nécessité d’une sélection minutieuse des candidats pour les prochaines élections. Les choix des ministres, candidats députés ou maires, devraient se faire avec beaucoup de doigté pour les partisans de Andry Rajoelina afin d’éviter toute erreur de personnages. Le casting devrait être impeccable et les enjeux importants exigent une vigilance accrue pour éviter tout compromis, toute compromission, pouvant nuire à la réputation du régime qui veut être exemplaire dans l’intégrité et dans la lutte contre la corruption. Comme par exemple, un prétendant porte-étendard de la majorité à Anjozorobe lors des prochaines législatives, quant à lui, est actuellement mouillé dans une affaire de vols de terrain dans l’Avaradrano. Une telle situation devrait déjà alerter les dirigeants de la mouvance présidentielle surtout dans le cadre des prochaines élections aux enjeux énormes.
Rija R.
La corruption au sein des ministères se manifeste généralement dans le recrutement des personnels, il y a des ministères qui se contentent d’appeler les nouveaux recrus par voix téléphonique à l’insu de ceux ayant déposé leurs dossiers de candidatures et sans affichage au tableau de la liste des heureux admis.
Au sommet de l’état il y a lui même !!
On s’étonne pourquoi il n’y a rien qui va à Madagascar.
Celui qui est corrompu, pourri de la tête au pied jusqu’aux os possédant un villa de luxe au bord du lac en Suisse épinglé par la presse française Médiapart veut lutter contre la corruption…
Le criminel écologique durant la transition en 2009 en laissant le Traffic de bois de rose se prospérer pour soi disant payer les fonctionnaires veut jouer les écolos…
Comment voulez vous avancer avec tout cela?