
La filière SES ou Sciences économiques et sociales est actuellement en phase d’expérimentation dans environ 200 établissements à l’échelle nationale.
Il s’agit bien évidemment d’un long processus, figurant parmi les réformes ambitieuses portées par le Plan sectoriel de l’Education (PSE), mais impliquant cette fois-ci le secondaire. La phase d’essai et la mise en œuvre se feront progressivement, entrecoupées d’évaluations périodiques pour pouvoir apporter en chemin les améliorations nécessaires et pertinentes. Notons donc que ceci est pour le moment officieux, les premiers retours seraient attendus officiellement, d’ici environ deux semaines. Un responsable auprès du Ministère de l’Education nationale de souligner que : « Le PSE n’est pas un plan figé, sa mise en œuvre se rapporte plutôt à un processus en constante évolution, qui peut être revu, remis en question en fonction du résultat des évaluations. Le but est que le PSE soit vraiment en adéquation avec les besoins du contexte malgache. Et cela implique de ne pas brûler les étapes. » Pour l’instant la filière SES n’est pas encore introduite en tant que filière à part dans les établissements publics malgaches, mais plutôt comme un ensemble de modules théoriques et pratiques qui progressivement entraînent et habituent les étudiants aux SES.
Intérêts. L’introduction des SES dans les lycées malgaches présente de nombreux intérêts. Principalement, les SES permettent d’insuffler assez précocement la culture entrepreneuriale chez les jeunes Malgaches, acteurs principaux de l’économie de demain. Or, il a été maintes et maintes fois prouvé que l’entrepreneuriat représente l’un des moyens les plus efficaces pour le décollage économique de Madagascar. Pourquoi ? Parce qu’il crée des emplois, de nouveaux marchés, réduit le chômage, permet de trouver des solutions pour les Malgaches pour les Malgaches, mais aussi et surtout parce qu’il permet aussi de s’ouvrir aux autres et de s’épanouir. L’entrepreneuriat est donc à même de créer un cercle économique vertueux. Toutefois, avant de se lancer dans cette formidable aventure humaine, il est essentiel de se former et de se forger un background solide. Un background solide c’est, entre autres, la connaissance et la compréhension de tous les concepts économiques et même politico-économiques, c’est aussi être capables de faire le lien et de comprendre l’interdépendance entre l’économique et le social, les concepts du développement durable ; et enfin et surtout être capables de fournir des efforts de compréhension et d’analyse pour connaître les modalités d’application de tous ces concepts , globaux au contexte malgache (penser global et agir local). Les Sciences économiques et sociales fournissent ces outils aux jeunes qui veulent bien s’y initier. Que du bon en résumé, mais la réforme va pas à pas.
Luz Razafimbelo