
La première invitée de marque de Madagascar dans le cadre du XVIe Sommet de la Francophonie foulera le sol malgache cette nuit à partir de 23h.
La tenue du 16e Sommet de la Francophonie à Madagascar est sur le point de non retour. En effet, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie Michaëlle Jean débarque cette nuit à Tana. Sa visite durera deux jours. Deux jours pour non seulement inaugurer le bureau régional de l’Océan Indien de l’OIF, à l’Immeuble attenant au Colbert à Antaninarenina, mais aussi pour constater de visu les avancées dans les préparatifs du Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Antananarivo au mois de novembre de cette année. D’après l’invitation de l’ambassadeur Malik SARR, directeur du bureau régional de l’Océan Indien de l’OIF, Michaëlle Jean organisera une conférence de presse demain à 12h. L’arrivée du numéro Un de l’OIF intervient après la célébration de la semaine de la Francophonie que Madagascar a marqué par diverses activités dont la fameuse « Marche de la Francophonie ». Une Marche à travers laquelle les ministères, les représentations diplomatiques au sein du GAF (Groupe des Ambassadeurs Francophones), le secteur privé et la société civile malgache ont témoigné leur solidarité sur l’accueil du 16e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage.
Entre 25 et 7 millions d’euros. La visite de la secrétaire Générale de l’Organisation internationale de la Francophonie s’effectuera sur fond de polémiques relatives au financement du Sommet. Les polémiques portent surtout sur l’enveloppe de 25 milliards d’Ariary qui sera allouée à l’organisation de ce grand rendez-vous international. Dimanche dernier en marge de la « Marche de la Francophonie », le ministre des Finances et du Budget Gervais Rakotoarimanana a expliqué que la COI (Commission de l’Océan Indien) a octroyé cette enveloppe et qu’elle est déjà prête à être utilisée. Après le Grand Argentier, le délégué général du Comité d’Organisation du Sommet, Mamy Rajaobelina de renchérir que cette enveloppe de 25 milliards d’Ariary représente seulement le tiers de celle allouée à l’organisation du Sommet précédent (XVe Sommet) à Dakar (Sénégal). « On a débloqué 25 millions d’Euros pour le XVe Sommet à Dakar. Pour le XVIe Sommet qui se tiendra à Antananarivo en novembre, on ne dépensera que 7 millions d’euros », a souligné Mamy Rajaobelina.
Juillet 2009. Des voix s’élèvent contre les dépenses « faramineuses » engagées dans l’accueil du XVIe Sommet de la Francophonie. La situation rappelle celle de 2009. A cette année-là, Madagascar se préparait à accueillir le Sommet de l’Union africaine, prévu les 1er, 2 et 3 juillet 2009. La décision prise à Addis-Abeba au début du mois de février 2009 par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine quant à la tenue du Sommet à Antananarivo a suscité des réactions négatives au sein de certaines classes politiques. C’était le début des contestations sérieuses contre le régime de Marc Ravalomanana qui a fait de la préparation de ce grand rendez-vous une affaire nationale. Ces contestations avaient pris de l’ampleur et avaient abouti à la chute du régime. Les opposants de l’époque avaient tout fait pour torpiller l’ambition du régime de Marc Ravalomanana d’accueillir le Sommet. Or, bon nombre d’observateurs étaient convaincus que la tenue de ce Sommet de l’Union africaine à Antananarivo devait non seulement conforter la position de Madagascar dans le concert des Nations, mais aussi permettre au président Marc Ravalomanana d’imprimer son image au sein du bloc continental.
R. Eugène