Chaque trimestre, la Banky Foiben’i Madagasikara publie les résultats d’une enquête auprès du secteur bancaire. Le dernier rapport qui concerne le troisième trimestre 2022 évoque une reprise des activités de crédit.
Cette situation fait transparaître une bonne santé du secteur financier malgache où les banques enregistrent des résultats plutôt positifs.
Augmentation des bénéfices
Le troisième trimestre est généralement marqué par une hausse des flux nets des crédits réels octroyés par rapport au précédent trimestre (+6,4 %). La grande majorité des banques (90,9 %) l’affirme. La majorité des banques (82,2 %) affirme avoir enregistré une augmentation des bénéfices si 17,8 % affirment avoir enregistré une baisse par rapport au précédent trimestre (soit un solde d’opinion de +64,4 %). Parallèlement à cela, 86,6 % des banques ont augmenté leurs investissements par rapport au précédent trimestre. Pour 34,8 % des banques, les coûts d’exploitation ont baissé, comparés au second trimestre. En ce qui concerne les rémunérations de leurs employés, seulement la moitié (50,2 %) affirme les avoir augmenté durant le trimestre en cours. Une proportion de 48,0 % affirme ne pas avoir changé les rémunérations. La répartition des crédits par secteur d’activité reste généralement la même avec une réduction prononcée dans l’allocation de crédits pour les entreprises opérant dans le secteur extractif (3,3 % si ce taux était de 7,9 % durant le précédent trimestre). Le secteur du commerce reste la priorité des banques avec 28,3 % des crédits, ensuite viennent les transports et les BTP (11,7 % des crédits chacun) et par la suite les entreprises du secteur agricole (10,0 % des crédits).
Rejet
En tout cas, malgré des conditions d’octroi de crédit qui ne sont pas forcément incitatives, le recours au prêt bancaire a augmenté. « Pour ce qui est du taux d’intérêt moyen créditeur, par exemple, 45,7 % des banques affirment l’avoir augmenté tandis que 33,6 % l’ont maintenu à leur niveau du précédent trimestre. Pour ce qui est des conditions générales en matière d’octroi de crédit, aucune banque ne les a assouplies, et en moyenne 83,9 % d’entre elles les ont maintenues. Il convient de noter que 21,5 % d’entre elles ont durci les normes en matière de coûts des crédits (marge par rapport au taux de base bancaire, commissions et autres). » La Banque Centrale constate, par ailleurs un niveau moyen de rejet des demandes de crédit « Durant le trimestre , 87,5 % des banques ont rejeté entre 0,0 et 25,0 % des dossiers de demande de crédit qu’elles ont reçu. Les rejets ont été principalement constatés au niveau des petites entreprises (21,9 %) et des entreprises moyennes (28,1 %). En ce qui concerne la crédibilité des entreprises emprunteuses, 94,9 % des banques s’accordent à dire que ce paramètre est resté inchangé par rapport au précédent trimestre »
Inflation
La Banque Centrale parle également des facteurs qui limitent le développement des activités bancaires. Il s’agit en l’occurrence de l’inflation (67,0 % des banques), l’incertitude sur le contexte socio-politique (67,0 %) la conjoncture
économique (67,0 %). « L’augmentation des coûts d’exploitation à cause de l’inflation est un facteur important à considérer dans les décisions d’expansion des activités. De plus, les incertitudes ne permettent pas d’avoir une prévision claire sur l’avenir et ainsi, les banques restent prudentes. Il est important de noter que le coefficient des réserves obligatoires qui est de 13,0 % est le quatrième facteur limitant le développement des activités des banques pour 50,0 % d’entre elles. Il est utile de noter que les réserves obligatoires sont parmi les instruments de politique monétaire utilisés par les banques centrales pour contrôler le niveau de liquidité dans l’économie. Ainsi, dans le contexte actuel, 50,0 % des banques estiment que le niveau actuel est un frein au développement de leurs activités ».
Recueillis par R.Edmond