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mercredi, juillet 9, 2025
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Secteur de la microfinance : Un portefeuille à risque portant une valeur d’environ 110 milliards Ar

Les IMF risquent de ne pas pouvoir prêter les paysans pour préparer leurs prochaines campagnes culturales.

A l’instar de tous les secteurs économiques à Madagascar, celui de la micro-finance est également fortement touché par la crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19. 

En effet, les mesures restrictives prises dans le cadre de l’application de l’état d’urgence sanitaire ont perturbé l’économie et en particulier les trésoreries des institutions de microfinance (IMF). Le taux de remboursement de crédit a diminué sensiblement surtout dans les régions qualifiées zones rouges en matière de propagation du coronavirus. On peut citer entre autres, les régions Analamanga et Atsinanana. Le portefeuille à risque a actuellement atteint les 29% de l’encours de crédits, soit une valeur d’environ 110 milliards Ariary. L’association professionnelle des institutions de microfinance ou APIMF, l’a déclaré tout récemment à la presse. Elle tire ainsi la sonnette d’alarme car la situation de ses institutions de microfinance membres devient préoccupante, faute d’appuis réels de la part de l’Etat pour renflouer leurs ressources.

Un grand besoin de liquidités. Plus concrètement, celles-ci ont un grand besoin de liquidité en raison de ce volume énorme de portefeuille à risque et des retraits plus élevés d’épargne qu’en période normale. A l’instar des banques primaires, elles n’ont pas non plus fait de recouvrements de crédits pendant trois mois de confinement. Cependant, l’insuffisance de fonds de roulement et le manque de visibilité quant à l’évolution de la pandémie, ont déjà obligé quelques institutions à suspendre les octrois de crédits. L’APIMF a même enregistré une baisse de l’ordre de 50% du taux d’octroi de crédits. Pis encore, certains points de service des seize IMF membres de cette association sont même fermés. Notons que celles-ci contribue à l’inclusion financière de près de 1 500 000 usagers qui sont servis à travers leurs 670 points de services répartis dans les régions de l’île. Et plus de 75% d’entre eux sont implantés en milieu rural. L’intégration des acteurs informels dans le secteur formel fait aussi partie de leur mission.

Inexistence de la garantie de l’Etat. Il faut savoir que depuis le début de la crise, les IMF n’ont pas cessé de faire appel à l’appui des autorités. Mais jusqu’à ce jour, elles sont livrées à elles-mêmes pour maintenir autant que possible la continuité de leurs services, selon leurs dires. Or, le Président de la République a annoncé, il y a quelques mois, lors de ses rendez-vous toutes les quinzaines au grand public, qu’une enveloppe de l’ordre de 80 milliards Ar sera allouée directement aux IMF afin d’atténuer les impacts économiques de la crise sanitaire. La Banque Centrale est disposée à mobiliser cette ligne de crédits, mais l’inexistence de la garantie de l’Etat a bloqué le processus, selon les explications de l’APIMF. Et comme alternative, les institutions de microfinance sont sollicitées à se refinancer auprès des banques primaires avec un taux d’intérêt concessionnel. Mais l’APIMF avance que cela ne permettra pas de combler les besoins urgents de liquidités de ses membres dans le contexte actuel. Au contraire, ce refinancement qui n’est pas direct, va faire augmenter le taux d’intérêt appliqué aux usagers composés notamment de paysans et d’acteurs informels, alors que les IMF sont déjà très critiquées sur leur taux élevé, a-t-on conclu.

Navalona R.

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