
L’électrification et l’énergie forment le premier point des 5 grandes priorités de la Banque africaine de développement (BAD). Une forte hausse des financements alloués à ce secteur est prévue.
La BAD met à disposition 12 milliards de dollars US issus de ses propres fonds, afin de financer l’énergie pour les cinq prochaines années. Cette information a été annoncée par le président de l’institution, Dr Akinwumi Adesina, lors d’une conférence de presse organisée hier à Lusaka – Zambie, dans le cadre de l’ouverture officielle des Assemblées annuelles de la Banque. « L’Afrique a toujours alloué très peu de moyens pour l’énergie. En moyenne, c’est de l’ordre de 0,3% du PIB (Produit intérieur brut). Et pourtant, nous avons des ressources à mobiliser. On cite toujours les potentialités, mais cela ne fait pas fonctionner l’électricité. Les potentialités ne peuvent pas être mangées et nous ne pouvons pas rouler dessus. Il faut les saisir et les exploiter. C’est pour cela que nous mobiliserons plus de moyens », a-t-il déclaré. En effet, la BAD prévoit de financer la production d’énergie renouvelable de 320 gigawatts, d’ici à 2020. D’après les études faites, l’ensemble des pays africains dispose d’un potentiel de 11 térawatts en énergie solaire, 350 gigawatts en hydroélectricité et 150 gigawatts en éolien. En effet, d’énormes potentialités ont été citées pour Madagascar, mais n’étant pas le seul à avoir cet avantage, le Gouvernement malgache devrait miser sur autre chose et concevoir au plus vite des projets d’électrification.
Priorités. Outre l’énergie, d’autres domaines bénéficieront aussi de plus de fonds. Il s’agit de la nutrition, de l’industrialisation, de l’intégration régionale et de l’amélioration de la qualité de vie des ménages. D’après le président Adesina, l’Afrique dépense 34 milliards USD par an, pour l’importation de denrées alimentaires. Ce chiffre augmentera à 110 milliards USD en 2025, si aucune solution n’est prise, a-t-il affirmé. Pour l’industrialisation, beaucoup restent à faire. « Seulement 1,9% des valeurs créées sont issues des activités manufacturières, alors que nous savons qu’aucun pays ne se développe sans industrialisation. Mais pour développer l’industrie, il faut régler le problème d’énergie et des infrastructures. La mobilité est également une priorité. L’intégration régionale est nécessaire pour faire tomber tous les murs qui séparent l’Afrique », a indiqué le président de la BAD. A noter que depuis la prise de fonction de celui-ci en septembre 2015, cette institution a déjà approuvé 9 milliards USD de financements pour le développement et 2 milliards USD pour l’appui au secteur privé.
Antsa R. (Lusaka – Zambie)