
Rideau sur le colloque national du secteur de l’élevage. Place maintenant aux actions concrètes et la prochaine étape sera la foire de l’élevage prévue pour le mois de mai prochain.
« Nous allons discuter des moyens pour encourager le secteur privé à investir davantage dans l’élevage. Des dispositions pour appuyer les petits éleveurs à opérer dans les normes seront également débattues pour leur permettre d’améliorer leur niveau de vie. L’essentiel est qu’à l’issue de cette concertation, nous débouchons sur du concret » Ces propos tenus par le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage Harifidy Ramilison résument l’importance du Colloque National sur l’Elevage qui s’est tenu du 9 au 11 décembre dernier au CCI Ivato.
Velirano. Placée sous le thème, « Ensemble, engageons-nous pour la performance du secteur de l’élevage, un levier d’émergence pour Madagascar », cette concertation nationale a réuni pas moins de 350 acteurs majeurs de ce secteur pour discuter des enjeux, des problématiques et des innovations pour la redynamisation du secteur de l’élevage. Et ce, dans l’optique de la réalisation des quatre des « velirano » du président de la République. A savoir : les emplois décents pour tous (n°06), l’industrialisation de Madagascar (n°07), l’autosuffisance alimentaire (n°09) et l’autonomisation et la responsabilisation des territoires (n°12). Les conférences-débats sur les opportunités d’investissement du secteur élevage et sa contribution à l’éradication du « kere » ont notamment permis de faire un tour d’horizon sur le potentiel du secteur. Il en est de même pour les travaux de commission sur l’élevage bovin, les petits ruminants, la porciculture et l’aviculture qui ont été programmés lors de la première journée du colloque. Les débats ont notamment permis de dégager une forte dépendance aux importations. La preuve : Madagascar importe annuellement des millions de litres de lait et pas moins de 192 tonnes de viande carnée. Par ailleurs, les Malgaches ne consomment qu’une faible quantité de protéine animale. Avec, par exemple, seulement 20 œufs par personne par an contre une moyenne de 100 œufs dans les pays en voie de développement.
Conférence des bailleurs. Ce colloque était également marquée par la conférence des bailleurs qui avait réuni notamment la Société financière internationale (SFI), le projet de Croissance Agricole et de Sécurisation Foncière (CASEF), le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), l’Agence Française de Développement (AFD), l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le projet Pôle Intégré de Croissance (PIC) la Banque mondiale, le projet FIHARIANA et l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM). Une occasion pour ces partenaires techniques et financiers de soulever les deux principales problématiques majeures de la filière. A savoir : les questions liées à l’insécurité, d’une part et l’amenuisement de la taille du cheptel de l’autre. Parmi les solutions à mettre en œuvre, on peut citer, entre autres, l’identification et la traçabilité, la reconstitution du cheptel et l’intégration dans les chaînes de valeurs. « Ces PTF ont échangé leur connaissance et ont établi les priorités pour relever le défi du secteur de l’élevage. A travers cette plateforme, nous pourrons identifier où se situent les lacunes de la mise en œuvre des partenariats. Ce forum consiste également à éviter les doublons d’activités. L’objectif est de renforcer les synergies pour une meilleure coordination des actions », a expliqué la représentante de la Société Financière Internationale à Madagascar, Marcelle Ayo.
« Vala Iraisana ». Conscient de l’importance de l’élevage pour le développement du pays, le président de la République Andry Rajoelina a tenu à honorer de sa présence ce colloque. « Cette réunion va nous permettre de définir ensemble la voie à emprunter pour la redynamisation du secteur de l’élevage. Nous allons voir comment sécuriser les activités des petits éleveurs et comment parvenir à produire localement ce que nous consommons », a-t-il notamment déclaré. Il a également annoncé la mise en place des « Vala iraisana » dans des régions comme Ihorombe ou Anosy ainsi que l’importation de vaches laitières et de petits ruminants prévue au mois de février 2022. Rivo Andriamanalina, le président de la commission agriculture et élevage du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) a profité de cette occasion pour évoquer la création d’emplois par le renforcement des partenariats public-privé, la mise en place d’une banque de développement rural qui peut financer 80% des projets du secteur privé dans l’élevage était aussi avancée ainsi que la question de la fiscalité. Comme l’a souligné le vice-ministre chargé de l’Elevage, le Dr Raymond, « ce colloque nous a permis de mettre l’élevage à la place qui lui doit. Nous avons assisté à une participation active de toutes les parties prenantes, issues des régions de la Grande île, et qui ont saisi cette occasion pour parler de leurs contraintes, leurs suggestions ainsi que les étapes à franchir pour le développement rural ». « L’essentiel est maintenant de concrétiser les propositions et résolutions prises durant ce colloque et nous allons envoyer des rapports au niveau des Collectivités territoriales décentralisées. Nous allons également sensibiliser toutes les parties prenantes pour la mise en œuvre des actions pour le développement de l’élevage », a déclaré le sénateur Victor Mahaleo Tsiebo.
R.Edmond.