
Si le Sénat rejette les amendements proposés par l’Assemblée Nationale, la loi de finances 2019 en deuxième lecture.
Les amendements apportés par les députés sur la loi de finances 2019 continuent de nourrir les discussions. L’opinion publique en général est indignée par cette cupidité exagérée des parlementaires de la chambre basse.
Impacts négatifs
Dans le milieu économique, l’on s’interroge sur les possibles impacts négatifs de cette initiative des députés d’avoir touché à la subvention de la Jirama. On rappelle que, pour combler le gap provoqué par leur demande d’augmenter le financement du CLD et le budget de fonctionnement de l’Assemblée Nationale, les députés ont proposé de réduire de 50 milliards Ar la subvention de 255 milliards Ar fixés dans le projet de loi de finances initiales. Visiblement, les députés n’ont pas mesuré les possibles conséquences néfastes d’une telle initiative. Notamment au niveau de nos relations avec les bailleurs de fonds, spécialement la Banque Mondiale qui finance le Projet d’Appui à la Gouvernance du Secteur de l’Electricité. L’on apprend d’ailleurs que, la Banque Mondiale suivrait de près la suite de ce rapt émanant des députés.
Equilibre d’exploitation
Un souci tout à fait justifié quand on sait que la subvention de la Jirama ne peut pas être séparée du PAGOSE dont le premier volet est le recours à des systèmes d’énergie autres que le thermique pour baisser le coût énergétique sur le moyen et long terme. Un autre volet du PAGOSE consiste à aider la Jirama pour qu’elle puisse retrouver son équilibre d’exploitation en 2020 et se passer ainsi des subventions. D’ailleurs, cette subvention de 255 milliards Ar prévue dans la loi de finances 2019 est la dernière à être autorisée par les bailleurs de fonds. On rappelle sur ce point qu’en 2017 et 2018, la Jirama a reçu respectivement 450 milliards Ar et 309 milliards Ar de subvention. Les 255 milliards Ar de subvention pour 2019 est destinée à aider la Jirama pour justement retrouver son équilibre d’exploitation. Et cette amputation par les députés risque de compromettre le processus. Ce qui, du coup, pourra remettre en cause la mise en œuvre du PAGODE. Pire, l’insuffisance de trésorerie que pourrait provoquer cette ponction parlementaire pourrait tout simplement amener la Jirama à augmenter, une fois de plus, ses tarifs. Une alternative qui pénalisera, bien évidemment les consommateurs. En tout cas, la balle est maintenant dans le camp du Sénat qui aura aussi son mot à dire sur ces amendements de Tsimbazaza. Si Anosikely refuge ces amendements, ils devront passer en deuxième lecture à Tsimbazaza.
R.Edmond.