
Une trentaine de participants assistent depuis lundi, à un séminaire organisé par FinAfrique, à l’hôtel Colbert Antaninarenina. Il s’agit d’une préparation à l’application des normes et réglementations internationales Bâle II à Madagascar.
Madagascar doit penser à passer à l’application des normes Bâle II, d’après les acteurs du secteur financier réunis à l’hôtel Colbert Antaninarenina, du 28 au 30 septembres 2015, pour un séminaire sur les normes et réglementations internationales des finances. En effet, dans la Grande-île, les normes appliquées sont encore celles relatives à Bâle I, suivant le premier accord de Bâle. Et pourtant dans les pays développés comme l’Europe, les normes Bâle II ont déjà été appliquées depuis 2008, et Bâle III en 2010. « Cet atelier concerne la présentation des accords de Bâle I, II et III, ainsi que leur application à Madagascar. Six modules de formations sont au programme, avec des cas pratiques. Avec une trentaine de participants, les banques primaires, la Banque centrale de Madagascar, les institutions de microfinance, le Ministère des Finances avec le Trésor public, et les fonds de garantie sont représentés à cette rencontre », a affirmé Idrissa Coulibaly, formateur, et non moins directeur associé et responsable Afrique de l’Ouest et Anglophone au sein du cabinet FinAfrique.
Adaptations. Du côté du secteur privé, les acteurs sont enthousiastes, quant à l’application des normes et réglementations Bâle II à Madagascar. D’après le PCA de Solidis Garantie, Wybo Frédéric, présent au séminaire, les normes Bâle II constituent un dispositif prudentiel qui permet un affinement des risques que les établissements financiers peuvent avoir sur le marché. Son DG, Hagasata Rakotoson, pour sa part soutient que l’application des nouvelles réglementations pourrait améliorer le secteur financier, ainsi que les offres proposées sur le marché à Madagascar. « Nous sommes encore au stade préparatoire pour l’application de Bâle II. Mais avec les spécificités du secteur financier dans la Grande-île, il faut quelques ajustements à faire, et non appliquer ces normes et réglementations telles quelles. Les structures de sécurité issues de l’accord de Bâle II, sont nécessaires mais pas forcément la totalité. A terme, les changements apporteront des améliorations au niveau des offres. Ils pourront réduire divers risques comme le risque pays, le risque client, etc. Mais le passage au Bâle II nécessite des conditions comme des fonds de garantie beaucoup plus importants que ce qui existe aujourd’hui », a expliqué le DG de Solidis Garantie.
Mise à niveau. Du côté des banques qui sont toutes dans des groupes internationaux, il s’agit juste d’une mise à niveau avec les normes internationales, mais qui doivent être adaptées aux spécificités du secteur à Madagascar. « Les volets risque de crédit, risque de liquidité, et les risques opérationnels sont ceux qui nous concernent le plus dans ces réglementations Bâle II. Cet atelier nous permet de compléter les éléments manquants pour nous aligner aux acteurs ayant de l’avance, à l’exemple notre maison mère », a indiqué Jacky Coupat, de la banque BMOI. Pour sa part, le représentant de la BGFI (Bank gabonaise et française internationale) a noté que l’atelier de formation comme celui organisé par FinAfrique est nécessaire pour la préparation à l’application de Bâle II. D’ailleurs, le développement du secteur bancaire doit passer par le développement du personnel et le développement de compétence, a-t-il soutenu, raison pour laquelle la BGFI investit beaucoup dans ce domaine.
Antsa R.