Parmi les bonnes nouvelles économiques de cette veille de fin d’année 2017 figure incontestablement l’annonce d’une décision d’investissement pour le projet minier Toliara Sands. Une décision qui passera par l’acceptation des potentiels investisseurs de l’ensemble des conditions d’exploitation en vigueur à Madagascar.
Craintes. Dans le milieu des grands investisseurs miniers, on s’accorde à dire que globalement ces conditions sont relativement acceptables à Madagascar. Mais les craintes d’un retournement de la situation se font actuellement jour. Et ce, en raison du fait que depuis quelques années, ce que les détenteurs internationaux de capitaux appellent « le nationalisme sur les ressources naturelles » a tendance à devenir une pratique du coté de certains pays miniers. Un nationalisme qui se manifeste notamment par la volonté de certaines autorités ou politiciens nationaux d’appliquer des redevances et taxes minières exorbitantes sur les investissements miniers. Couplée avec la chute des cours des minerais de base comme l’ilménite ou le nickel par exemple, cette pratique génère le plus souvent l’arrêt des activités des grandes compagnies minières.
Instabilité. Ou du moins une menace de suspension des activités. C’est le cas, notamment en Zambie où la surenchère minière est de mise. Très remonté contre les compagnies minières, l’actuel Président Zambien a ordonné un redressement fiscal de 190 milliards USD contre Barrick Gold, une multinationale exploitant l’or zambien. Une somme qui correspond à quatre fois le PIB de la Zambie et dont la production d’or correspondante est simplement impossible. Osera-t-on faire pareille à Madagascar qui est encore à la recherche des grands investisseurs miniers ? La question se pose. Ce que l’on sait c’est que la surenchère des ressources minières est considérée comme faisant partie des risques majeurs de l’industrie minière. En effet, dans son rapport 2016, le cabinet KPMG place le nationalisme de ressources minières à la 6e place des risques majeurs des investissements miniers. Une instabilité très redoutée par les investisseurs surtout dans les pays africains en phase de crise politique où les politiciens ont tendance à provoquer une incertitude politique et fiscale en changeant au gré de leurs besoins les systèmes de taxation. Une attitude politique à éviter à Madagascar où on a grandement besoin de ces grands investissements miniers pour relancer l’économie.
R.Edmond.