Bien que les femmes jouent un rôle prépondérant dans la pêche, leur implication n’est pas toujours valorisée et leur participation au développement du secteur est souvent sous-estimée.
Activité de pêche, fabrication de filets, la commercialisation et la transformation des poissons, les femmes font partie intégrante des acteurs clés de la pêche artisanale et de l’aquaculture dans la Grande Île. Elles font partie des 300 000 personnes qui travaillent de façon directe via ce secteur et des environ 500 000 habitants qui en vivent indirectement ou partiellement. En effet, même si la pêche maritime et l’aquaculture génèrent environ 213 millions de dollars, soit 7% du PIB national par an, les femmes malgaches sont sous-représentées dans le secteur et le poids de la culture y tient une place prépondérante dans cette situation. Cette sous-représentation n’empêche toutefois pas des femmes d’exercer leur autonomie et de contribuer au développement de leur ménage, de leur communauté. Dans toutes les régions du pays, des femmes œuvrent pour une exploitation durable et responsable des ressources. Ce, dans la mesure où l’océan et sa riche biodiversité constitue une vaste opportunité socio-économique pour les habitants des zones côtières et pour le pays entier.
Indocéanie
S’il nous est actuellement impossible d’avoir une idée du nombre de femmes œuvrant dans la pêche, l’on sait toutefois que le secteur comptabilise 15 000 femmes dans le Sud-Ouest de l’Océan indien. L’atelier organisé de concert par la Fédération des pêcheurs artisans de l’Océan Indien et la Commission de l’océan indien en marge de la célébration de la journée internationale des droits de la femme a été l’occasion de remettre sur le tapis l’importance de valoriser la place des femmes dans le secteur de la pêche artisanale. Malgré le poids que représente le secteur de la pêche dans l’attractivité économique de la zone océan Indien, les professionnels rencontrent d’autres difficultés majeurs. L’atelier était ainsi une occasion pour « mettre en lumière leur quotidien, leurs réussites et leurs ambitions » et de « poser les bases d’un réseau régional afin d’améliorer leur résilience face aux défis communs, de nature professionnelle et économique mais aussi sociale, environnementale et sécuritaire. » Par ailleurs, il convient de noter que l’Indianocéanie fait partie des 34 points chauds de la biodiversité mondiale. En plus des enjeux économiques, cette zone doit faire face à divers défis climatiques tels que la pollution, le dérèglement climatique ou encore les cyclones. Des faits qui exacerbent la vulnérabilité du secteur de la pêche, des communautés et par ricochet des femmes qui en vivent.
José Belalahy