Avec ses ressources naturelles extrêmement abondantes, l’Afrique peut rapidement se repositionner cependant en tant que destination attractive et compétitive pour les investissements d’exploration.
L’Afrique doit faire plus d’efforts pour attirer les investissements dans le secteur pétrolier même si de nombreux pays de ce continent disposent de ressources naturelles extrêmement abondantes. C’est la principale recommandation émise par le comité d’exploration de la Chambre Africaine de l’Energie lors de sa première réunion qui s’est tenue hier à Johannesburg. Les membres de ce comité sont notamment composés de Folarin Lajumoke, vice-président – Afrique, ION Geophysical, de Mark Romanchock, géologue principal, de Samara Geosciences, LLC, de H. Daniel Hogan, directeur général – Lukoil International Upstream West, de Robert Erlich, associé et directeur exécutif – amont, Cayo Energy LP et de Peter Ntephe, président et chef de la direction, ERHC Energy. En fait, ce comité d’exploration a évoqué que plusieurs marchés africains restent encore risqués et promeuvent des législations qui découragent les investissements étrangers face à la rude concurrence mondiale en matière d’attrait des capitaux et des nouvelles technologies dans le domaine de l’exploration pétrolière.
S’adapter aux nouvelles réalités. Il a été évoqué lors de cette première réunion que les risques liés à la lourdeur administrative et au caractère sacré des contrats demeurent entre autres, des obstacles majeurs pour augmenter les investissements dans ce secteur. Et ce, malgré le fait que la géologie de l’Afrique et ses bassins sédimentaires très prometteurs présentent des risques relativement faibles pour les explorateurs pétroliers. D’autres pays concurrents principalement ceux en Amérique du Sud sont plus compétitifs en offrant des conditions de CPP (Contrat de Partage de Production) et des juridictions attrayantes pour les explorateurs et les investisseurs étrangers. Raison pour laquelle, le comité d’exploration de la Chambre Africaine de l’Energie a avancé que les termes et les conditions des CPP ainsi que les réglementations de contenu local doivent en particulier s’adapter aux nouvelles réalités du marché. A titre d’illustration, les marchés en devenir tels que le Sénégal, le Niger, le Tchad, le Kenya ou l’Ouganda doivent adopter des réglementations progressives en matière de contenu local en tenant compte du statut émergent de leurs industries locales tandis que d’autres marchés établis comme le Nigéria doivent adapter les termes et conditions de leur CPP aux nouvelles réalités du marché. Il en est de même pour le cas de Madagascar qui dispose de nombreux blocs pétroliers.
Insuffisance de données fiables. Par ailleurs, il a été soulevé que la promotion des superficies et des blocs pétroliers africains doit s’accompagner de données et d’informations de meilleure qualité. Malheureusement, les gouvernements africains ont évité de ménager leurs efforts et d’allouer des financements qui garantiraient la collecte de données de haute qualité permettant de soutenir les cycles de licences à travers le continent. Force est ainsi de reconnaître que le profil de risque des marchés africains se détériore en matière d’attrait des investissements étrangers en raison de l’insuffisance de données fiables et de qualité sur les blocs pétroliers à explorer. En dépit de tout cela, les perspectives restent positives avec des puits extrêmement prometteurs prévus pour le forage dans les grandes frontières telles que l’Afrique du Sud, la Namibie ou l’Angola. Avec ses ressources naturelles extrêmement abondantes, l’Afrique peut rapidement se repositionner en tant que destination attractive et compétitive pour les investissements d’exploration. Mais, elle doit s’adapter aux nouvelles réalités du marché en mettant en œuvre des gains rapides en matière de législation qui assureraient une reprise durable de son industrie pétrolière et gazière, a conclu ce comité d’exploration.
Navalona R.