Le projet de croissance agricole et de sécurisation foncière (CASEF) permet aux ménages ruraux d’opérer sereinement et d’avoir accès aux financements, grâce aux certificats fonciers.
Cette initiative révolutionnaire a garanti les droits de propriété pour un nombre croissant d’agriculteurs, les encourageant à investir dans leurs terres, réduisant les conflits fonciers et augmentant les revenus agricoles. Le projet CASEF, soutenu par l’IDA (Association internationale de développement) de la Banque mondiale,a transformé la vie des paysans malgaches en facilitant l’accès aux financements pour leurs projets agricoles. Les certificats fonciers sont utilisés comme garanties pour l’achat d’intrants agricoles auprès des institutions de microfinance, qui les valorisent beaucoup plus que les biens périssables comme les bœufs ou les motos. Un bénéficiaire du projet témoigne : « Nos revenus ont augmenté, car nous avons pu étendre nos champs et diversifier nos cultures avec du maïs et du soja. Nous sommes plus confiants dans l’avenir puisque la terre nous appartient, et nous avons même pu créer une nouvelle petite entreprise. C’est l’un des avantages que nous retirons de l’utilisation de nos certificats fonciers, ils ont grandement amélioré nos vies. »
Réforme essentielle
Pendant des décennies, la productivité rurale de Madagascar a été entravée par la difficulté des agriculteurs à garantir leurs droits de propriété foncière. La complexité, la durée et le coût prohibitif des procédures de délivrance des titres de propriété ont laissé des millions d’agriculteurs sans documents fonciers officiels. Cette situation, qualifiée de crise foncière, a engendré des conflits récurrents, limité les investissements dans les parcelles agricoles et affaibli la productivité économique.En réponse à cette crise, le projet CASEF, appuyé par des dispositions juridiques favorables élaborées depuis juin 2022 et une collaboration entre l’unité d’exécution du projet, le ministère des Affaires foncières et des prestataires de services privés qualifiés, a mis en œuvre des outils numériques pour faciliter de vastes enquêtes de terrain et la collecte de données. La Banque mondiale souligne que l’objectif est de délivrer 1 390 000 titres fonciers dans 14 régions administratives d’ici juin 2024, grâce à des opérations massives de certification sur le terrain.Bref, cette réforme foncière marque un tournant dans la sécurisation des terres à Madagascar, offrant une stabilité et des opportunités économiques accrues aux agriculteurs, tout en posant les bases d’une croissance agricole durable et inclusive. Pour la Banque mondiale, cette certification foncière massive représente l’un des projets ayant les plus forts impacts sur le développement socio-économique du pays.
Antsa R.