- Publicité -
jeudi, mai 15, 2025
AccueilÀ lireSefafi : Critiques en règle sur la manière de gérer la crise...

Sefafi : Critiques en règle sur la manière de gérer la crise sanitaire

L’observatoire de la vie publique a donné son avis sur la gestion de la propagation de la Covid-19 au pays. Un point de vue plutôt virulent.

Il a ainsi souligné que « la deuxième vague de la pandémie de Covid-19 frappe Madagascar de plein fouet. Les conséquences économiques de cette crise qui dure depuis plus d’un an sont inévitables, tout comme les conséquences sociales générées par les pertes d’emploi et par l’inévitable suspension de l’enseignement. Car si la qualité de l’enseignement laissait déjà à désirer avant la crise sanitaire, ces deux années scolaires en pointillés risquent de faire baisser davantage le niveau  ».  Il estime également que « les pertes en termes de capital humain et intellectuel sont aussi préoccupantes car le virus fait disparaître un nombre considérable de personnalités de la société civile, de professeurs d’université, de journalistes, d’intellectuels et de techniciens de tous bords qui étaient des piliers de la société. Ils laissent un vide difficile à combler, alors que les compétences sont de moins en moins nombreuses et que la relève peine à arriver. S’il faut bien mourir un jour, il n’est pas déplacé de penser que certains de ces décès, ainsi que ceux des centaines d’autres victimes de la pandémie, auraient pu être évités ».

Mesures de précaution. Il pense en outre que l’irruption et la force de la deuxième vague de la pandémie étaient mesurables et prévisibles. Il aurait fallu se préparer au pire dès la relative accalmie qui a conduit à la levée de l’état d’urgence sanitaire, le 18 octobre 2020. Et pour cela il aurait fallu renforcer les mesures de précaution, recruter et former du personnel médical et paramédical en masse, équiper les hôpitaux, informer et éduquer les citoyens, mais aussi et surtout fermer hermétiquement les frontières. Car, en plus d’autres manquements, la brèche aérienne de Nosy-Be et les vols multiples – certainement autorisés – qui ont atterri à Ivato ont accéléré les contaminations. Le Sefafi de se poser ainsi des questions, « qui a pu voyager alors que les frontières étaient censées être fermées ? Pour quelles raisons ? Que devient la protection du reste de la population ? Et combien de personnes n’ont-elles passé que quelques jours confinées à l’hôtel après leur arrivée, alors que le délai réglementaire est de 14 jours ? ». Et d’enfoncer le clou, « ce laxisme, ces “petites” entorses au règlement et au protocole sanitaire, nous les payons aujourd’hui au prix fort. Tout comme les tergiversations du Gouvernement en matière de traitement et de réponse sanitaire à la crise ».

Encadrement juridique. L’observatoire de la vie publique de dénoncer aussi ce qu’il qualifie d’autre entorse, et non des moindres, due à l’imprévoyance. C’est l’encadrement juridique de cette situation d’urgence sanitaire qui devient de plus en plus bancal. Si la constitution en son article 61 exige que la situation d’exception soit encadrée par une loi organique, nos dirigeants se réfèrent à la loi liberticide N°91-011 du 18 juillet 1991 qui n’a plus rien à voir avec le contexte actuel et qui n’est pas une loi organique. On aurait pu actualiser ce cadre juridique pendant l’année écoulée, en travaillant sur une loi organique, tel qu’exigé par la Constitution et tel que recommandé maintes fois par les organisations de la société civile. De plus, le décret N°2021-443 du 17 avril 2021, proclamant la prolongation de la situation d’urgence sanitaire, a été pris sans consultation de la Haute Cour Constitutionnelle, démontrant le mépris du pouvoir exécutif pour les procédures légales en vigueur. L’observatoire n’a pas non plus oublié de citer l’accès à l’information, la liberté de la presse et la liberté d’expression (lire article par ailleurs).

Recueillis par Dominique R.

- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

8 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici