
Le document sur la Politique Générale de l’Etat (PGE) concocté à la va-vite et à la légère a témoigné du manque de sérieux de l’exécutif. A l’évidence, il est difficile de mettre en place un plan national de développement dont le contenu reste inconnu du grand public et sans doute aussi de l’opposition.
Le SeFaFi donne sa lecture du régime actuel. Il constate un manque évident, de la part des dirigeants, pour la mise en place de cette IVe République. Votée en 2010, la Constitution a dû attendre la proclamation des résultats des élections de 2013 et l’investiture des premiers élus en 2014 pour commencer à entrer en vigueur. Malgré ses imperfections, elle contient des éléments auxquels tiennent l’opposition et la société civile, une meilleure répartition des pouvoirs entre les différentes composantes de la République, une moindre suprématie de l’exécutif et du Président qui en est le chef, et le renforcement de la place et du rôle de l’opposition.
République bancale. Le communiqué fait également état que si l’observatoire de la vie publique dénonce la situation actuelle, ce n’est ni pour s’ériger en opposition de facto ni pour le plaisir de dénoncer le pouvoir. Il s’exprime pour exiger mieux et dénoncer la médiocrité. Ainsi, la mise en place seulement partielle de la Haute Cour de Justice ou de la HCC serait une honte. Et de demander, quel message cette pratique envoie-t-elle à la jeunesse malgache sur le respect strict de la règle de droit ? Dans la même foulée, la conséquence de l’inaction et du manque de courage politique est de donner au peuple malgache, qui ne le mérite pas, une République bancale. Il reste à savoir si le plan national de développement inclut un calendrier pour la mise en place de toutes les institutions de la République.
Le gouvernement ne gouverne pas. Le point de vue de cet observatoire sur le volet économique est aussi peu reluisant. Le désordre semble régner, laissant paraître une Primature incapable de faire son devoir premier qui est de conduire la Politique Générale de l’Etat (PGE). Qualifiée par le SeFaFi de document d’apparence, plein de promesses mais sans aucune méthodologie ni calendrier pour sa mise en œuvre. En revanche, les ébauches de visions et de programmes d’actions gouvernementales trahissent un manque de compétences inquiétant. Il paraît aujourd’hui que le gouvernement ne gouverne pas, que la fin de la Transition ne soit pas évidente, et que les mauvaises pratiques qui se sont instaurées durant cette période continuent à polluer le climat politique et les espoirs de développement économique.
Electrons libres. D’autres constats, 46,5 % des électeurs avaient voté contre l’actuel Président. Et de faire la remarque suivante « l’attention semble plutôt tournée vers la consolidation du pouvoir du nouveau parti présidentiel HVM, après qu’il ait renié le MAPAR et la famille politique qui a permis son accession au pouvoir. Mais le manque de vision présidentielle est maintenant devenu flagrant. Et comme le chef de gouvernement ne semble pas comprendre son rôle de coordination et d’arbitrage, les ministères agissent en électrons libres. Il est temps que le Président de la République, le Premier ministre et les ministres gouvernent. Et le projet de loi de finances rendu public au plus vite ».
Recueillis par Dominique R.