
« Déni de réalité et répression, les ingrédients de l’échec ». C’est ainsi que s’intitule le 15e recueil de l’Observatoire de la Vie Publique ou SeFaFi mis à la connaissance du public, hier, au « Tamboho » Water Front Ambodivona. A l’issue, de nombreuses questions d’actus ont été abordées.
Elections. La plus courante est la question électorale. Interrogée sur l’opportunité d’organiser des élections en 2018, Annie Rakotoniaina – porte-parole du SeFaFi – ne les voit pas comme solution optimale. Pour elle, il faut d’abord, résoudre les problèmes fondamentaux tels que la corruption ou l’absence d’une décentralisation. Néanmoins, elle a eu son mot à dire concernant la révision du cadre légal des élections concoctée par la commission électorale nationale indépendante (Ceni) en concertation avec toutes les parties prenantes. « Le SeFaFi rejoint l’idée de révision de l’encadrement juridique des élections dans la mesure où, à travers les élections organisées précédemment, nous constatons plusieurs péripéties au niveau des textes y afférents compte tenu des précipitations ». Parmi ces textes figurent la loi n°2012-015 relative
à l’élection du premier Président de la Quatrième République et la loi n°2012-016 relative aux premières élections législatives de la Quatrième République. « Il faut que nous élaborions des lois qui régiront toutes les élections à venir et pas seulement celles qui auront lieu dans cette quatrième république. D’ailleurs, la période transitoire a expiré et il faut désormais mettre en place des textes et des structures pérennes », a soutenu la porte-parole.
Remaniement. La question relative au remaniement gouvernemental a également été débattue. Pour le SeFaFi, il ne faut pas se cantonner au remaniement technique. « Nommer et révoquer divers ministres à la tête des ministères ne résoudront rien. Il faut qu’ils soient compétents et le démontrent dans leurs actions », argue toujours Annie Rakotoniaina. Effectivement, ils sont nombreux à être en mauvaise posture et n’arrivent plus à assurer leurs responsabilités. De surcroît, des problèmes continuent à accentuer le calvaire des Malgaches. Pour Sahondra Rabenarivo, « il faut chercher des gouvernants, que l’on commence à gouverner, qu’on mette en place des projets, qu’on sorte des décrets d’application, qu’on réalise ce qui est prévu par la loi ». Dans cette même optique d’idée, Ketakandriana Rafitoson a notamment mis l’accent sur la redevabilité. « L’application du principe de redevabilité n’est toujours pas automatique. Les dirigeants pensent que la prise de décisions leur incombe uniquement alors que cela devrait être un processus participatif », affirme-t-elle. Déni de réalité car, d’après cet observatoire, il est véritablement désolant de devoir réciter les mêmes problèmes sans qu’aucune leçon ne soit tirée, qu’aucune réalisation ne soit entreprise.
Aina Bovel