L’observatoire de la vie publique plus connu sous le nom de SeFaFi a son mot à dire sur les élections en général et sur les municipales et les communales en particulier. A propos justement du cycle électoral 2018-2019, il n’a pas manqué d’émettre ses observations et suggestions. Il a parlé notamment du taux de participation. Pour la Présidentielle du 18-11-2018 : 53,95%, Législatives du 27-05-2019 : 40,64% et Municipales et communales du 27-11-2019 : 33 %. Il déplore ainsi qu’avec un taux d’abstention pouvant aller jusqu’à 80 %, la légitimité des élus pose question.
Simplifier le processus. SeFaFi propose également la tenue d’un calendrier électoral pérenne, et ce, afin d’éviter de prendre les jours ouvrés comme jours d’élections. Le préjudice en est immense pour les entreprises et pour l’économie nationale. Il serait infiniment plus logique de revenir aux pratiques anciennes, et d’organiser les élections un samedi ou un dimanche. Ajoutons que, pour éviter l’absentéisme massif et faire prendre conscience de leur devoir aux citoyens, il conviendrait de songer à rendre le vote obligatoire, comme cela se fait en nombre de pays.
En ce qui concerne les élections municipales et communales, il conviendra aussi de simplifier le processus. Comme l’expérience l’a montré, dans la pratique actuelle, les deux élections parallèles du maire et du conseil municipal aboutissent souvent à des appartenances différentes, voire concurrentes, ce qui ne peut que nuire à une gestion efficace de la collectivité. Le plus simple serait de revenir à un scrutin de liste : la tête de la liste arrivée première sera le maire et sa liste aura la majorité au conseil municipal ; les autres listes seront représentées à la proportionnelle pour les 50% qui restent. Ainsi la liste majoritaire aura les moyens de réaliser son programme, et les listes minoritaires seront représentées au sein du conseil municipal.
Supprimer la carte d’électeur. Cet observatoire de constater aussi les déboires récurrents liés à la liste électorale mettant en cause la CENI. En dépit des budgets alloués par les partenaires étrangers, l’organisation électorale reste déficiente. La composition et le fonctionnement de la CENI sont à revoir, surtout pour les modalités de mise à jour de la liste électorale. Celle-ci compte un peu plus de 10 millions d’électeurs, pour une population de 26 millions d’habitants dont la moitié a l’âge de voter, ce qui, théoriquement, prive près de trois millions de citoyens de leur droit de vote ! Dans le même esprit de simplification, il faudra supprimer au plus vite la carte d’électeur devenue inutile. Inutile, budgétivore, facile à imiter, elle occupe une armée de fonctionnaires et importune inutilement l’électeur. La carte d’identité suffit amplement, et il serait préférable d’affecter à sa délivrance systématique le budget alloué aux cartes d’électeurs. Rappelons aussi que l’adresse qui figure sur la carte d’identité n’est pas obligatoirement celle du titulaire au moment du vote. Un certificat de résidence suffira pour le citoyen qui a changé de domicile.
Recueillis par Dominique R.