
L’Observatoire de la Vie Publique estime que les tergiversations sur l’organisation des communales ne peuvent qu’être suspectes et interprétées comme relevant de calculs politiciens.
Deux semaines après son communiqué sur « Les attentes déçues de la IVe République » à travers lequel il a dénoncé notamment « le retour des pratiques du passé ; la compromission et la corruption ; les tergiversations du pouvoir ; le népotisme », le SEFAFI revient à la charge pour « Des élections communales, dès cette année ». Et de juger « irrecevable », l’excuse de l’élaboration préalable des textes sur la décentralisation et les Collectivités Territoriales Décentralisées.
Excuse. « Qui veut faire quelque chose, trouve un moyen ; qui ne veut rien faire, trouve une excuse ». Le SEFAFI a fait sien ce proverbe arabe pour dire qu’il « résume bien ce qui se passe actuellement à propos des élections communales et municipales à Madagascar ». A ses yeux, « on se croirait revenu au bon temps de la Transition, dont l’une des spécialités consistait à reporter indéfiniment le verdict des urnes qu’elle craignait par-dessus tout… »
Légitimité. L’Observatoire de la Vie Publique de rappeler que « les mandats des maires et conseillers communaux ou municipaux actuellement en poste ont expiré depuis presque deux ans ». Et que dire, ajoute-t-il, « des délégations spéciales dont certaines viennent d’être remplacées alors que d’autres sont en place depuis des années, en dehors de toute légalité ». Et d’ajouter que « d’après la loi, et donc selon l’Etat de droit, elles ne peuvent être que transitoires et temporaires ». Pour le SEFAFI, « ni les élus arrivés au terme de leur mandat ni les délégations spéciales n’ont de légitimité à continuer d’administrer les collectivités de base que sont les communes ».
Dissolution de la CENI-T. Des dirigeants dépourvus de légitimité électorale ne peuvent prendre les décisions nécessaires, forcément impopulaires, pour contrer la gabegie, l’incivisme et l’anarchie qui se sont installés pendant les cinq années d’une interminable transition ». Le SEFAFI de se référer à la déclaration de la CENI-T selon laquelle, il est encore possible d’organiser les élections cette année, avant la saison des pluies. « La balle est dans le camp de l’Exécutif dont les citoyens attendent qu’il fasse preuve de diligence », selon l’Observatoire de la Vie Publique qui pose également la question de la légitimité de la CENI-T. Et d’expliquer que « l’actuelle Commission électorale a été créée, comme son nom l’indique, pour répondre aux besoins spécifiques de la Transition ». Une manière de dire qu’elle n’a plus sa raison d’être après la fin du régime transitoire. A son avis, « Il convient de la dissoudre au plus vite et de créer la CENI pérenne, moins pléthorique et moins budgétivore, dont le pays aura besoin à l’avenir ». Notamment lors des élections communales que le régime se doit d’organiser « dès cette année », afin de prouver qu’il est « à la hauteur des enjeux présents ».
Recueillis par R. O