Le SeFaFi a été très critique à l’encontre du régime. Il n’est pas ainsi allé par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il qualifie de dysfonctionnements de l’Etat. Des tirs à boulets rouges. « En l’absence de toute tradition étatique, viennent s’ajouter des dysfonctionnements facilement identifiables, qui peuvent être corrigés avec un minimum de volonté politique et de sens du bien commun ». Ainsi, l’observatoire de la vie publique de déplorer que « tout aussi régulièrement, les aéroports, et notamment celui de la capitale, sont le théâtre de trafics en tous genres : or, devises, pierres précieuses, espèces animales protégées… Chaque fois, promesse est faite de retrouver les coupables et de sécuriser les accès aux aéroports. Quelques mois plus tard tout recommence.
Absence de sanction. Le SeFaFi estime ainsi que « face à cette indiscipline généralisée, le vrai problème, jamais évoqué, est l’absence de sanction. Les premiers responsables des trafics, des appels d’offre truqués, des détournements de fonds publics, de l’insécurité et des exécutions sommaires sous prétexte de maintien de l’ordre, sont apparemment bien protégées d’en haut, au détriment de l’Etat de droit ». Et lui d’enfoncer le clou que tant que la justice ne sera pas la même pour tous, rêver d’une société qui progresse relève de l’utopie. A propos justement du fonctionnement de l’Etat, il constate que la loi instaurant la Haute Cour de Justice rend pratiquement impossible tout recours contre le président de la République, les procédures prévues étant impossibles à satisfaire. L’observatoire de la vie publique a parlé également du refus de transparence, en se demandant de quel droit on exige une autorisation ministérielle pour obtenir la moindre statistique du département concerné. L’opacité entretenue fait que les citoyens restent dans l’ignorance, et vulnérables à toutes les formes de démagogie ». L’Assemblée nationale n’a pas non plus échappé à la règle, « les 151 députés qui la composent passent sans vergogne d’un groupement politique à l’autre, en dépit du mandat impératif instauré par la Constitution. Cultivant fidèlement l’absentéisme, ils ne songent qu’à s’octroyer davantage de privilèges ». Et pour conclure, le SeFaFi de s’interroger si les politiques ont conscience de l’ampleur du fossé qui les sépare des citoyens. Aussi longtemps qu’ils refuseront de reconnaître la réalité de ces dysfonctionnements, et ne s’attelleront pas à les réduire, la confiance populaire leur sera refusée.
recueillis par Dominique R.