Pour la première fois à Madagascar, les manifestants sont munis de leurs smartphones pour diffuser en direct ce qui se passe dans les rues.

« C’est pour montrer à nos familles que nous sommes en vie », affirme Jack Reolo, un manifestant à Diego. Il s’agit aussi d’indiquer sa localisation, au cas où les choses tourneraient mal.
La revendication pacifique, appuyée par des photos et vidéos prises par les citoyens eux-mêmes, est l’une des spécificités de ce mouvement de la génération Zoomer.
Une occasion également pour les anciens de suivre le déroulement des événements sous tous les angles.
Au-delà du rassemblement, la manifestation devient aussi un moment de retrouvailles : des amis de longue date se recroisent, et pour immortaliser l’instant, ils se prennent en photo.
Une image vaut mille mots. Elle traduit les faits et gestes, matérialise la conviction de chacun. Elle devient aussi une forme de défense : lorsqu’un individu se fait agresser, la photo peut servir de preuve.
Ainsi, pour ne pas tomber dans les pièges, les forces de l’ordre se dissimulent sous des cagoules, conscientes qu’elles sont issues du peuple.
Aussi rapides que les balles, les objectifs photographiques sont devenus de véritables canons redoutables. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans certaines villes, les agents de l’ordre ont choisi d’escorter les protestataires, à condition de ne pas être pris en photo ou filmés.
L’Histoire témoignera de ces actes de courage — ou plutôt de ces élans d’appréhension.
Malgré la diffusion d’images illustrant les réalités dans les régions, les dirigeants, eux, restent indifférents. Leur priorité semble être de tout faire pour s’agripper à leur siège.
Iss Heridiny
Le glas a sonné pour ce dictateur fou et que l’histoire retiendra un sanguinaire » manarapenitra » !