La délégation de la Sadc conduite par David Malhobo, ministre de la Sécurité d’Etat de l’Afrique du Sud a rencontré Marc Ravalomanana. Rien n’a filtré de l’entretien qui aurait pourtant duré une heure trente minutes selon les informations recueillies par la Tribune de Diégo. « Nous ne faisons pas de commentaire là-dessus excepté qu’il a l’air très solide et est placé dans un lieu bien sécurisé », a déclaré le chef de cette délégation qui a exprimé sa joie de voir que la feuille de route est suivie. « Nous sommes heureux qu’ils se soient tous engagés à la mise en œuvre de la Feuille de route ».
Tout semble prêt
Qu’en pense réellement la mission de la Sadc qui n’a pas voulu faire de commentaires sur les conditions de détention de l’ancien président de la République et ce qu’il envisage de faire ? Marc Ravalomanana serait en tout cas « bien sécurisé ». Aucune des autorités locales civiles et militaires qui ont accueilli la délégation de la Sadc à l’aéroport d’Antsiranana n’aurait eu le droit de voir et d’assister à l’entretien de la délégation avec l’ancien exilé d’Afrique du Sud. La question de la réconciliation nationale tient à cœur la Sadc. Elle ne ménage guère ses efforts pour parvenir à l’application intégrale de la feuille de route de sortie de crise pour laquelle elle s’est portée garante. Au meeting au Magro hier, l’optimisme est affiché. L’un des orateurs a appelé les militants à venir accueillir le retour de Marc Ravalomanana dans la capitale parce que d’après lui, la Sadc a rencontré l’ancien président de la République à Antsiranana pour le ramener. La délégation de la SADC s’est effectivement entretenue avec Marc Ravalomanana mais pour la suite, rien n’a été dévoilé. La mission a été avare de déclarations sur le retour préférant encourager la réconciliation nationale. Depuis son arrivée, la délégation a fait de nombreuses consultations. Ses membres ont rencontré les chefs d’institution, Assemblée nationale, Haute Cour Constitutionnelle, Conseil de réconciliation nationale qui sont tous favorables aux objectifs d’apaisement et de réconciliation. Où se situe par conséquent, le goulot d’étranglement du processus de réconciliation ? La SADC finira par le savoir dans sa quête de vérité. Le président de la République a pris en main la conduite de la réconciliation nationale. Il a rendu récemment visite à l’ancien exilé d’Afrique du Sud en précédant de quelques jours les membres de la SADC et de l’Union africaine à Antsiranana. Bien sûr, rien n’a filtré de leur entretien. Le dossier est hautement politique, les solutions aussi. Mais tout semble prêt maintenant pour avancer sur ce dossier délicat de la réconciliation et du pardon. Le rapport de la SADC à la Troïka sera instructif et décisif. Il servira plus fermement aux perspectives futures.
Zo Rakotoseheno