
Lors de l’adoption du projet de Loi de Finances pour 2017, les membres de la Chambre Haute se sont démarqués de leurs pairs de la Chambre …Basse, en déclarant qu’ils ne demandent pas de 4×4.
Une semaine après, on pouvait lire dans l’ordre du jour du Sénat du mercredi 14/12/16 à 9h : « Présentation par le Questeur I avec le Concessionnaire Automobile ». S’agissant d’une séance plénière, c’est-à-dire ouverte au public, on a pu se rendre compte que le concessionnaire en question est ID Motors qui est implanté à Madagascar depuis 2015. Il a présenté hier à Anosikely, le 4×4 Pick-up double cabine type ZNA. Ou Zhengzhou Nissan Auto. Comme son nom l’indique, c’est le fruit de l’alliance du groupe chinois Zhengzhou et du japonais Nissan. Le constructeur chinois DongFeng qui est actionnaire de PSA, produit le Pick-up pour Nissan et le Rich sous la marque ZNA.
6 milliards Ar. Produit en Chine, ce véhicule est réservé en principe au marché local et à l’Amérique du Sud. Le fait qu’il ait été présenté hier (sur vidéoprojecteur) à Anosikely, prête à penser qu’il pourrait être éventuellement commandé pour et par les « Loholona ». Au prix (de gros peut-être) de 70 millions Ariary l’unité. En somme, c’est le cas de le dire, il faudrait une enveloppe de 4,41 milliards Ar. pour les 63 sénateurs. Du …coût, force est de se demander si le crédit supplémentaire de 6 milliards Ar. sollicité par le Sénat ne servirait pas en grande partie, au renouvellement du parc automobile de l’institution et/ou de ses membres. Si c’est le cas, le choix ne se limitera pas au Pick-up ZNA Rich et à l’AX7 (un modèle plus luxueux style SUV) qui ont été présentés hier devant les sénateurs.
Epaves. En cas d’achat effectif de véhicules par le Sénat, il y aura obligatoirement un appel d’offres selon les dispositions relatives aux marchés publics. Et ce, pour une bonne gestion des deniers publics et par redevabilité envers les contribuables qui sont scandalisés en voyant les véhicules sur cale réduits à l’état d’épaves dans le parking sis en face du Sénat. Des Renault Clio, Daihatsu, Volkswagen Passat… qui ont été complètement dépouillés et désossés. Comme à la casse, les moteurs, les éléments de carrosserie, les pièces et accessoires jusqu’au capitonnage, ont été démontés. Les carcasses et châssis risquent bientôt d’être transformés en « fata-pera ». A l’instar des plaques minéralogiques en aluminium qui sont probablement devenues des « cocotte ». En toute impunité et sur fond(s) de gabegie.
Détournement. Les numéros d’immatriculation ont été reproduits à coup de peinture sur les toits des véhicules qui ont sûrement fait les affaires (au propre comme au figuré) de tout un réseau de voleurs de pièces détachées. De toute façon, les pièces et accessoires ne peuvent pas être montés sur d’autres véhicules de l’institution. En effet, au regard des textes en vigueur, le fait de démonter par exemple un rétroviseur et de le monter ensuite sur une autre voiture, fut-elle de même marque appartenant au Sénat, est assimilé à un détournement. Passible de sanctions comme pour le vol et le recel de pièces d’occasion « importées », non pas des îles voisines, mais d’origine …Anosikely.
R. O