Face à l’atmosphère morose qui plombe le ciel du Sénat, l’ambiance durant la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire à Anosikely a été pour le moins glaciale. Malgré la prestation de la chorale du Sénat, accompagnée hier par Rija Ramanantoanina, qui a ponctué la cérémonie et essayé de meubler le silence qui pesait sur la salle, le manque flagrant de présence humaine a affecté le rendez-vous. Le dernier étage du siège de l’institution, qui accueille habituellement ce genre de cérémonie, était quasiment vide. Seuls les sénateurs ayant formé une fronde contre le président du Sénat y ont été présents et se comptent sur les doigts de la main, entre autres, Berthin Andriamihaingo, Honoré Rakotomanana, Mananjara Andriambololona. D’autres, comme Thierry Raveloson, Olga Ramalason, Mamitiana Fabergé ont brillé par leur absence. Les sénateurs de l’opposition, issus des rangs du Hery vaovao ho an’i Madagasikara et du Tiako i Madagasikara, ont boycotté la cérémonie d’ouverture officielle de la session ordinaire du parlement.
Rivo Rakotovao, quant à lui, a choisi d’abréger son discours, loin des allocutions habituelles qui s’étalent dans le temps. Aussi, ce dernier a pris soin de bien peser ses mots pour temporiser la partie qui l’oppose à l’exécutif. « On a choisi de garder le silence à propos de la répression que subit le Sénat actuellement », a-t-il annoncé. « Laissons l’histoire en juger », poursuit-il. Hier, le président du Sénat a donc abandonné la virulence et préfère décorer son discours par des citations célèbres. Mais il n’a pas manqué de rappeler la réalité de son institution aux membres du gouvernement venus à Anosikely. « Il ne faut pas oublier que le Sénat emploie actuellement 600 malgaches », a-t-il rappelé pour donner une idée de la dimension de l’impact de la coupe budgétaire subie par la Chambre haute. En tout cas, toujours selon Rivo Rakotovao, « on est tous lié par notre Nation, malgré la différence et la divergence ».
Rija R.