Depuis que le Parlement est redevenu bicaméral en 2001, le nom du président de la Chambre commençait toujours par un Ra… De Rakotomanana Honoré à Randriasandrantriniony Yvan, en passant par Rajemison Rakotomaharo qui est même un double Ra…
Rajaonarimampianina, président de la République ; Ravelonarivo, Premier ministre. Rakotomamonjy, président de l’Assemblée nationale ; Rakotoarisoa, président de la HCC. Sans compter le président du CENI, Rakotomanana, y aura-t-il un cinquième Ra… à la tête des Institutions ? Une question sans connotation tribale, encore moins tribaliste puisque les patronymes qui commencent par ce préfixe ne sont pas l’apanage de telle région ou de telle ethnie. « Ny anarana tanimboanjo » selon un proverbe malgache qui ne s’embarrasse pas de considérations anthroponymiques. Ni de lien de filiation.
Equilibre. En somme, il y a les Ra… des champs et les Ra… des villes. Ou plutôt ceux des Hautes Terres et du Littoral pour appeler les choses par leur… nom. Cette distinction est importante pour l’équilibre entre les différentes provinces ou régions qui est le ciment de la réconciliation et de l’unité nationales. Quand bien même la consensualité et l’inclusivité ne seraient plus de mise depuis la fin de la transition, l’esprit de la Feuille de route demeure. Il n’est pas politiquement correct que le Président de la République et le Premier ministre soient originaires d’une même province. Hery Rajaonarimampianina qui est du Faritany de Tana, n’a pas transgressé cette règle non écrite en nommant Kolo Roger, un natif du Menabe à Mahazoarivo avant de le remplacer par la suite par Jean Ravelonarivo, un originaire du Sud-Est.
Attributions présidentielles. Le président de la République qui avait fait le serment solennel de «raffermir l’unité nationale et d’œuvrer pour le bien des Malgaches sans exception », devrait aussi en tenir compte pour le futur président du Sénat. Eu égard au rapport des forces issu des communales et de son pouvoir de nommer le tiers des membres de la Chambre Haute, il est évident que le locataire d’Iavoloha pèsera de tout son poids dans le choix du numéro Un d’Anosikely. Qui plus est, la Constitution prévoit que « le président en exercice qui se porte candidat démissionne de son poste 60 jours avant le scrutin présidentiel. Dans ce cas, le président du Sénat exerce les attributions présidentielles jusqu’à l’investiture du nouveau président ». Comme il est patent que Hery Rajaonarimampianina brigue un second mandat, il a intérêt à ce que le président du Sénat soit un homme ou pourquoi pas – représentation de genre oblige – une femme de confiance. En tout cas, issu d’autres provinces où le candidat du HVM avait d’ailleurs enregistré ses meilleurs scores à la dernière présidentielle. Qu’importe le nom de celui qui sera au perchoir à Anosikely puisque « misy Ra… la terre », même si certains n’hésitent pas à quitter le navire en cas de naufrage.
R. O
