C’est dans une certaine indifférence que se passe la campagne électorale de l’élection sénatoriale. La population ne semble guère intéressée par ce scrutin où les grands électeurs ont un rôle à jouer. Pour les observateurs, la messe est déjà dite puisque la grande majorité des candidats se présentent sous la bannière des partis présidentiels. Le général Désiré Ramakavelo affirme même que le résultat est connu d’avance à cause de la proximité de ces hommes et de ces femmes avec le pouvoir. Si il en est ainsi, il s’agira d’un sénat sans opposition où le régime ne sera jamais mis en difficulté. Les membres de la Chambre haute actuelle tirent en quelque sorte leurs dernières cartouches en mettant en place des commissions parlementaires qui vont enquêter sur des affaires ayant défrayé la chronique durant leur mandature.
Sénatoriales : une élection sans surprise
Jamais peut-être une élection n’aura connu un tel manque d’intérêt de la part de l’opinion. Le boycott affirmé de l’opposition dès le début a enlevé une grande partie de son intérêt. La campagne électorale menée par des candidats favorables au pouvoir se déroule sans grande surprise. Aucun véritable débat n’a lieu et c’est un discours sans grand relief qui est tenu pour convaincre des grands électeurs déjà acquis à la cause de ceux qui se présentent. Aucune des préoccupations de la population malgache n’est évoquée et les interventions à la télévision s’apparentent à des assurances faites uniquement aux élus. C’est plutôt le travail que vont faire les commissions d’enquête parlementaire mises en place par les sénateurs sortants qui pourrait intéresser le public. Les questions qui vont être abordées sont d’une certaine importance , notamment l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19. On se demande si les enquêtes pourront être menées jusqu’au bout et si elles ne surviennent pas trop tardivement. C’est une élection sénatoriale qui devrait se dérouler sans grande surprise le 13 décembre prochain . Le sénat va être composé de membres favorables au régime.
Patrice RABE