
La réconciliation est loin d’être une mince affaire. Elle doit aboutir à la refondation et à la reconstruction de l’Etat. En général, c’est le message que transmet Serge Zafimahova quand il aborde le sujet.
Actuellement, le processus de réconciliation nationale, dirigé par le CFM ou Comité pour le « Fampihavanana Malagasy » se poursuit tant bien que mal. En effet, si du côté de cet organe, l’on affirme que plusieurs travaux de couloir sont effectués, au niveau de l’opinion publique, il est d’ores et déjà fustigé, surtout après la fin agitée du « Dinika Fampihavanana Malagasy » à Ivato les 31 mai et 1er juin derniers, et ce, nonobstant le fait que le président du CFM, Maka Alphonse ait affirmé au vu et au su de tous, qu’il ne cautionne point la résolution adoptée durant cette journée. Quoiqu’il en soit, nul n’est sans savoir que le CFM est étroitement limité dans ses actions et compétences. D’ailleurs, Serge Zafimahova n’a pas manqué de le constater dans une déclaration, en date du 20 juin dernier.
Ratione Temporis. Effectivement, le CFM éprouve une certaine limite en matière de compétence « ratione temporis » ou compétence temporelle – pour emprunter l’expression. Et l’explication est donnée par Serge Zafimahova : « La période liée aux faits politiques, aux droits de l’homme et à l’amnistie, est limitée sur la période 2002 jusqu’à la fin de la Transition, (…) ». Ce qui fait que le CFM ne peut mettre la main sur les dossiers antérieurs et ultérieurs à cette période qui en disent long également. Mais ce n’est pas tout. Serge Zafimahova met particulièrement l’accent sur le fait que le CFM soit « sous la tutelle du Président de la République », pour reprendre ses termes. Pourquoi ? « Parce que le pouvoir et les compétences du CFM sont balisés et bridés d’autant que « les travaux et les missions » sont sous la responsabilité du Président de la République, que le CFM n’est pas une assemblée souveraine (ndlr : les membres ont été désignés par le PRM) et qu’il est composé de nombreux acteurs de la crise 2002 et 2009 dont une grande majorité se trouve être d’un parti », explique-t-il.
Refondation. Quoiqu’il en soit, Serge Zafimahova a son mot à dire concernant cette notion de réconciliation nationale. Pour lui, « c’est un processus qui devrait aboutir jusqu’à la refondation et la reconstruction de la nation ». Effectivement, c’est un travail herculéen, nécessitant une certaine unanimité et une profonde cohésion et adhésion du et entre le peuple Malagasy. Donc, une redynamisation du « Fokonolona ». Pour ce faire, Serge Zafimahova propose, entre autres, le vote de plusieurs « projets de Constitution proposés par une Assemblée souveraine » lesquels seront soumis « à une élection au suffrage universel direct à choix multiple ». Mais ces projets de Constitution devraient, toujours selon lui, contenir des préceptes relatifs, entre autres, à la « décentralisation effective, aux valeurs traditionnelles malagasy, à la culture malagasy et surtout, mettre en exergue le vivre ensemble dans la diversité culturelle, dans la croissance partage et dans la justice sociale ».
Aina Bovel