
La planification familiale constitue un moteur du développement durable pour un pays en tenant compte du dividende démographique.
Autrement dit, il y a un lien entre la croissance économique et les investissements sociaux visant à réduire le taux de dépendance démographique. « Telles ont été les études menées par des économistes en 2019. Pour sa part, Marie Stopes Madagascar (MSM) ne ménage pas ses efforts dans l’accomplissement de sa mission qu’est de permettre à toutes les familles malgaches de disposer des moyens, des connaissances et de la possibilité d’avoir un enfant par choix et non par hasard. Ainsi, on a enregistré plus d’un million de couples années protection (CYP) ou la protection des femmes en un an, pour l’année 2019. Ce qui a permis de constituer près de 26,6 millions de dollars épargnés au système de santé. Plus concrètement, si l’on investit 1 dollar dans le service de planification familiale, on pourra constituer 3 dollars d’épargne dans le système de santé », a expliqué Lalaina Razafinirinasoa, le directeur pays de Marie Stopes Madagascar.
Hausse des prix. Mais compte tenu de la situation sanitaire qui prévaut au pays, elle a avoué que les mesures restrictives liées à la Covid-19 ont eu des impacts sur l’accès à ce service essentiel. « On estime que plus de 1,4 million de femmes dans le monde ont perdu l’accès au service de planification familiale. A Madagascar, aucune statistique n’a encore été publiée mais l’on évalue qu’il y a une baisse de l’ordre de 20% du nombre des femmes qui n’y ont pas eu accès durant le confinement. En plus, nous avons une rupture d’approvisionnement de l’un de nos produits contraceptifs pendant deux mois étant donné que ce sont des produits importés. Il s’agit notamment des implants alors que c’est très prisé par les femmes. Du coup, environ 40 000 femmes n’ont pas pu accéder à cette méthode contraceptive à cause de cette crise sanitaire », a-t-elle évoqué. Pour Marie Stopes Madagascar, la planification familiale figure parmi les services essentiels dont la continuité est primordiale malgré cette situation sanitaire. « Une hausse des prix des produits contraceptifs est prévue en 2021 », a-t-elle fait savoir.
Baisse des financements. En effet, Lalaina Razafinirinasoa, le directeur pays de MSM, a soulevé que les financements octroyés aux activités de planning familial ont également connu une baisse car les pays donateurs ont subi une crise économique en raison de la Covid-19. « Or, près de 90% de nos offres dépendent de ces financements extérieurs. Des fondations privées nous viennent en aide, mais nous lançons un appel au gouvernement et aux entreprises privées ainsi qu’aux bailleurs de fonds et toutes les autres parties prenantes, de maintenir et soutenir l’accès à la contraception. Cette action entre dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la contraception qui est célébrée ce jour dans l’Atsimo Atsinanana. En fait, la planification familiale pourrait être l’une des réponses aux problèmes durant le contexte de Covid-19 car beaucoup de gens ont perdu leurs emplois, impliquant ainsi la baisse du pouvoir d’achat », a-t-elle conclu.
Navalona R.