Où pourrait être Marc Ravalomanana ? C’est la question qui a été hier sur toutes les lèvres. Les supputations vont bon train à ce sujet. A Kelivondraka ? Monja Jaona avait été retenu à cet endroit à l’époque de l’Amiral Didier Ratsiraka. A Mantasoa ? Le commandant de la gendarmerie Richard Andriamaholison a passé sur ce lieu plusieurs années de sa vie sous le même régime. En remontant toujours en arrière dans le temps, on se rappelle qu’André Resampa avait été placé en résidence surveillée à Sainte-Marie par le président Philibert Tsiranana. Voilà des précédents. Quant à Marc Ravalomanana, il serait selon les rumeurs à Diégo. Son lieu de résidence exacte n’a toujours pas été précisé officiellement au point de devenir une source d’inquiétude pour ses partisans et surtout sa famille. Cette dernière a fait savoir que l’ancien président de la république suit un traitement médical. Ces médicaments doivent lui parvenir.
Seul chemin crédible
Le groupe parlementaire de la mouvance Ravalomanana composé de 21 députés a retiré officiellement son soutien au régime de Hery Rajaonarimampianina après l’opération musclée des forces de l’ordre pour prendre Marc Ravalomanana dans sa résidence à Faravohitra. La réaction est prévisible dans la mesure où elle découle en droite ligne de la position adoptée par l’ancien exilé d’Afrique du Sud. Le retrait de ce groupe parlementaire ne peut qu’affaiblir la plate- forme pour la majorité présidentielle. Celle-ci a récemment connu quelques défections de députés indépendants dont le député Jaovato qui a clamé sur tous les toits qu’il quitte le navire. A cause de ces départs, les observateurs estiment que le gouvernement n’est plus à l’abri d’une motion de censure positive. Des rumeurs circulent d’ailleurs depuis un moment sur la nécessité d’un remaniement voire d’un changement de gouvernement. Il est vrai qu’après six mois d’existence, les membres du gouvernement ne pourront pas échapper à une évaluation de leurs actions et de leurs résultats par le Chef de l’Exécutif. Mais quoi qu’il en soit, les données nouvelles comme le retour au pays de Marc Ravalomanana et la position politique qu’il a adoptée rendent complexe la formation d’un nouveau gouvernement. Le HVM ne semble pas encore obtenir la légitimité qui lui permet de mettre la main sur tous les sièges au gouvernement. Le Mapar dispose de nombreux députés à l’Assemblée. Ses membres assurent qu’ils ne se rangeront pas dans l’opposition. Mais ils sont loin d’avoir la confiance des dirigeants suite aux divergences profondes qui les ont séparés au lendemain des résultats des élections présidentielles. Devant ce panorama, le président de la République aurait-il subodoré la situation actuelle lorsqu’il a décidé de prendre en main la réconciliation nationale ? En effet, la réconciliation nationale semble être le seul chemin crédible pouvant sauver la nation d’une nouvelle crise politique. Le président de la République est le seul élu démocratiquement pouvant mener à bien cette mission délicate dans la conjoncture actuelle. Mais encore faut-il qu’il reste au dessus de la mêlée pour réussir.
Zo Rakotoseheno