La réconciliation nationale est perçue comme la voie royale pour sortir de la crise. Elle est devenue incontournable comme l’a été le retour de Marc Ravalomanana. Le message de Lalao Ravalomanana l’a conforté en réveillant le bon sens. Le moment, a-t-elle dit, devrait être au rapprochement, au dialogue et au respect entre Malgaches. Comment ne pas être sensible à une telle invite ? Le « Fihavanana » doit redorer son blason. C’est la fin de la récréation. Les dirigeants adoptent le même langage. Du directeur de cabinet du président de la République au Premier ministre en passant par des députés, la réconciliation est le langage commun.
Signal fort de victoire
Finalement, Marc Ravalomanana ne constitue pas une menace mais au contraire une opportunité. S’il n’a pas trouvé le moyen de s’introduire en catimini à Madagascar, non seulement son cas aurait été considéré comme secondaire mais la réconciliation nationale serait restée le dernier des soucis de nos dirigeants. Depuis 2009 que l’on en parle, rien n’a bougé bien qu’une institution, le CRN, ait été mise en place. Le FFKM plein de bonne volonté est descendu sur scène, mais son élan a toujours été stoppé par les adversaires de la réconciliation. Quels que soient les moyens que Marc Ravalomanana ait mis en œuvre pour rentrer dans son pays, l’essentiel est que le compatriote malgache exilé depuis 2009 a réussi à revenir dans son pays malgré tout. Son arrivée est un signal fort de victoire de la solidarité. Maintenant qu’il est sur place, la réconciliation devient une suite logique car tous les anciens chefs d’Etat sont là. Il ne dépend plus que des dirigeants pour le réaliser. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina a pris la direction de la réconciliation pour que cet objectif réussisse. Depuis hier, les spéculations de l’opinion vont dans le sens d’une rencontre entre le président de la République actuel et l’ancien en résidence surveillée à Antsiranana. Cette première rencontre sera suivie par d’autres avec les anciens présidents de la République et le président de la Transition. Que les sentiments néfastes et les griefs disparaissent pour faire place à des hommes nouveaux qui n’ont pas oublié certes l’histoire mais qui verront l’avenir à travers des sentiments de « fihavanana » et de patriotisme pour le développement. Le pays a besoin de tous ses fils sans discrimination pour réussir la lutte contre la pauvreté. Rappelons- le encore une fois, la pauvreté est le seul ennemi des Malgaches. L’heure est à la réconciliation !
Zo Rakotoseheno