
Face à la revendication des pays qui sont sous le joug de l’oppression coloniale, les pays métropolitains comme la France essayent de se lier et de trouver des attentes et des améliorations sur les relations qui existent entre les colonies. Les Anglais ont façonné les relations avec leurs colonies par la création commonwealth qui regroupe les colonies britanniques, alors que la France a comme initiative la création de la loi cadre. En réalité, la loi Deferre a pour objectif d’améliorer les relations entre les Territoires d’Outre Mer et la Métropole. Dans ce cadre, cette loi a pour but principal de contrôler les pays occupés par la France.
A Madagascar, l’enthousiasme s’installe chez la population, en l’occurrence les nationalistes. L’indépendance semble pressentie par les leaders. Toutefois, la loi cadre n’est qu’une étape pour eux. Les autochtones peuvent gérer leurs affaires que ce soit économique ou politique.
En effet, les nationalistes sont en succès depuis leurs libérations en 1956. Ils sont les porteurs de l’espérance et deviennent des Héros de la « Nation ». Après les revendications sociales par les syndicalistes membres du FISEMA de la première moitié des années 1950, la ville devient le fief des communistes dans la deuxième moitié.
C’est essentiellement par voie pacifique et grâce à la confiance de la population malgache dans l’habileté de leur leader que la décolonisation peut se réaliser progressivement à Madagascar. La situation politique issue de la constitution de 1946 ne pouvait être qu’une étape. Madagascar, éveillée de la vie moderne, et s’acheminant vers l’autonomie et l’indépendance, ne pouvait pas demeurer dans une situation de dépendance vis-à-vis de la métropole.
A partir de 1955, il n’y a plus de doute que des réformes profondes s’imposent. Elles sont réalisées en quelque mois, la mesure décisive ayant été prise avec la loi-cadre de 1956.
Le 23 juillet 1956, les députés français adoptent une loi proposée par le ministre de la France d’Outre mer, Gaston Defferre, qui institue une autonomie dans le territoire d’Outre mer (AOF, AEF, et Madagascar). Le suffrage universel et le collège unique sont adaptés tandis que l’accès des autochtones aux hautes fonctions de l’Etat est permis dans le cadre d’une « africanisation de l’administration ». Elle instaure, dans chaque territoire, un conseil de gouvernement formé de six à douze membres et une véritable assemblée législative élue. Mais la loi cadre présente une faiblesse : la présidence du gouvernement est laissé au Haut Commissaire nommé par la métropole, représentant de la République française, il détient le véritable pouvoir.
A Madagascar, la vie politique reprend à partir de 1955. Les militants de MDRM amnistiés à partir de cette date fondent des partis nationalistes.
Iss Heridiny